Non pas un temps de fièvrecomme si les convulsions de la Nation exprimaient une maladie du corps social qu’il suffisait de guérir en lui administrant un traitement – une douche froide, un calmant, une saignée. L’Histoire ne relève pas du bulletin médical.
Non pas un temps d’orage avec avis de tempête sur la République – comme si l’enchaînement des événements mimait le cycle des saisons ou les aléas du climat. Après l’hiver du mécontentement, l’été des exutoires. Après la pluie de l’insurrection, le beau temps des institutions. L’Histoire ne tient pas du bulletin météo.
Non pas un temps d’infortune avec la faute à pas de chance. Comme si les cases du présent étaient cochées au pif et les balles de l’avenir tirées au hasard, avec, selon les cas, une chance d’y passer – roulette russe –, toutes les chances d’y rester – roulette belge –, ou rien ne va plus – roulette française – paf. L’Histoire ne se réduit ni à un barillet de revolver, ni à un bulletin de loto.
La rationalité médicale, la fatalité naturelle, la causalité aléatoire : trois fausses conceptions de l’Histoire, trois lignes de vie illusoires. Par conséquent, dès lors qu’entre en jeu le choix de nos existences, trois bulletins nuls.
Non, nous ne vivons ni une poussée de fièvre, ni une période d’infortune, ni une saison d’orage
Nous vivons un temps de haine.
Un temps de peur et de rage. De colère. D’angoisse. D’effroi. Avec ses attaques de panique. Ses bouffées délirantes. Ses accès de terreur. Ses manifestations de fureur. Ses crises de tétanie et d’hystérie. Oui, nous vivons un temps de passions collectives funestes radicales. Pire que tristes – dévastatrices. Une grande peur. Une haine extrême. Comme si tout d’un coup – et quel coup – coup de sang, coup de dés, coup de grâce – toutes les bornes étaient en passe d’être dépassées.
Les bornes de quoi ?
Ces temps-ci, il est beaucoup question de barrages. De digues. De vagues. De raz-de-marée. Comme si ce qui se déverse là sur nous constituait un élément naturel – un torrent, une mer, un océan. Une réalité de la nature incontestable. On ne négocie pas avec un ouragan, une éruption volcanique ou un séisme. On tente d’y survivre. Quand ils se déchaînent, l’air, le feu, la terre peuvent tout détruire – le cyclone Katrina à La Nouvelle-Orléans, le Vésuve à Pompéi, le séisme de Lisbonne. Des quatre éléments, l’eau est celui qui engloutit. Tel l’Océan. Incommensurable. Insaisissable. Abyssal. À la puissance infinie. À la victoire inexorable. Érosion ou déluge, avec le temps, toutes les terres finiront submergées.
Voilà le référentiel océanique dans lequel nous sommes noyés aujourd’hui. Voilà le paradigme marin qu’inconsciemment nous ne cessons de mobiliser pour mieux nous y engluer, tétanisés par ce qui nous tombe dessus.
Dire qu’on veut faire barrage à la vague marine, c’est ériger un mouvement politique en puissance naturelle. C’est poser un fait humain en force fatale. C’est transformer un prénom aquatique en catastrophe environnementale.
À terme, le barrage est une métaphore perdante. Il charrie la hantise du raz-de-marée. Il porte un imaginaire de vaincus d’avance. Un horizon de victimes de cataclysmes inéluctables. Certes, il permet de gagner du temps – c’est son mérite –, mais c’est un palliatif. Tôt ou tard, il finira par céder. Il prend déjà l’eau de partout.
Voilà quarante ans que le Front National ne cesse de « monter ». Il faut en finir avec le mythe de sa fatalité naturelle. Il faut changer de référentiel. Il ne s’agit pas de faire barrage au Rassemblement National. Il s’agit de le battre.
Par son racisme et sa xénophobie, par son rejet de l’autre, par son histoire à l’extrême-droite, des antidreyfusards à Jean-Marie Le Pen via Pétain, le parti lepéniste nie toutes nos valeurs. Il constitue un danger extrêmement grave pour la République. S’il veut la conquérir, c’est pour la détruire. Qu’il concentre une mosaïque de colères n’en fait pas pour autant une force salutaire.
Il existe pour le coup une autre digue que nous appelons à poser. Et cette digue est intérieure. Contre l’ennemi en nous. Contre le démon de la peur. Contre le déchaînement des pulsions. Contre le débordement de haine. Car ce qui déferle, par-delà le RN, c’est bel et bien la haine.
Nous sommes en train de nous créer un monde d’ennemis. Avec des tranchées infranchissables. On est contre. On pense contre. On agit contre. Certes, la politique peut être conçue comme l’art de se choisir un ennemi. Mais même à cette aune, le discernement fait cruellement défaut. Nous voici tous ennemis. Tous oppressés – l’atmosphère est suffocante. Tous électrisés – les barrières sautent. Tous dressés les uns contre les autres, à nous accuser de provoquer la guerre civile. Si le bien commun n’existe pas, alors tout est possible. Surtout le pire.
Oui, l’heure est critique. Qu’allons-nous décider ? Continuer à nous diviser, nous détester, nous mépriser, nous atomiser ? Ou refaire société ? N’avons-nous pour seul horizon que la guerre de tous contre tous ? Avec, pour seul lot commun, un immense ressentiment ?
Nous appelons à battre la haine.
Nous appelons à refuser le déchaînement de la parole. La parole raciste. La parole antisémite. La parole sexiste. La parole homophobe. La parole fasciste. Nous savons trop la puissance de la parole pour ne pas mesurer sa force de destruction.
Nous appelons à voter pour. Pour la réconciliation. La concorde. La paix civile. L’État de droit. Pour les libertés fondamentales. Les droits humains. La dignité de la personne. Le respect de l’autre. La tolérance. Pour l’égalité. La laïcité. La liberté de conscience.
Nous appelons à voter pour la République – ce bien commun.
This article is a Nominee for the Distinguished Reporting Award of the European Press Prize 2023 . The republishing of this piece was kindly granted by the European Press Prize. Visit europeanpressprize.com for more excellent journalism. Distribution by Voxeurop syndication service.
Aún está oscuro mientras bajo por la calle Petrarkija hacia la Academia de Música, desorientado y confundido por la madrugada de Sarajevo. Desde el campanario de la catedral, a la vuelta de la esquina, suenan las seis en punto.
« Oye, ¿dónde estás? »
Parece enfadada.
Miro mi teléfono: las 6:02. Maldita catedral. ¿Puede que Dios también se haya dormido esta mañana?
“¿Qué te pasa? ¡Sólo llego dos minutos tarde!” Digo enfadado ahora yo. “¡No estamos en Suiza!”
Entonces la veo en la esquina entre Štadler y Pehlivanuša, donde habíamos quedado, agachada frente al coche. Ella también me ve. Ambos guardamos nuestros teléfonos. “Hajde, ¡date prisa!” me grita.
A Rada no le gusta que sus pasajeros lleguen tarde. No es que no tenga paciencia. Cuando su trabajo le exige paciencia, espera, durante horas si es preciso. Pero hoy no. Rada tiene un horario muy apretado. A las 6:05, en la parte de arriba de Parkuša, recogemos un paquete. Dobrinja, 6:25, un joven nos espera, va a trabajar a un hotel en la costa de Albania. A las 6:30, en el barrio de Mojmilo, en la mezquita del Rey Fahd – la más grande de Sarajevo, un regalo de Arabia Saudí – recogemos a una doctora, una mujer honrada que suele hacer este trayecto. Luego pasamos por Pale, desde donde Ivana, una programadora, se dirige a Belgrado para una reunión de trabajo y una visita familiar.
Rada sabe que, si llego dos, tres o cinco minutos tarde, los demás tendrán que esperar ese tiempo o más si nos paramos en algún semáforo en rojo. Y Rada odia hacer esperar a sus pasajeros. Aquellos que esperan a sus pasajeros y aquellos que no esperan a los pasajeros, sino a los paquetes que Rada transporta (que no suelen ser menos importantes) también odian esperar. Rada quiere, por encima de todo, llegar al río Drina y cruzar la frontera antes de que haya atasco, que suele ser sobre las 8:30. Si no lo conseguimos, toda esta gente tendrá que esperar mucho más.
“¿Entiendes ahora lo que me pasa?” pregunta bruscamente, tras hacerme un resumen completo de la situación mientras avanzamos por la desierta calle Tito hacia Marin Dvor a la velocidad de la luz.
Siento algo de vergüenza.
“Pero, ¿qué se le va a hacer? Llegaremos”, me dice. “¿Cómo estás? ¿Novedades? ¿Qué tal está tu madre?”
***
Desde que empezó a llevar a pasajeros entre Sarajevo y Belgrado hace 20 años, Rada ha cumplido una función de transporte adicional, pero no menos importante, formando parte de una red informal de servicio postal. Transporta cualquier cosa que cualquier persona quiera enviar, mientras que sea legal y quepa en un coche. Suele caber.
“Una vez, una mujer se me acercó en Belgrado, había comprado todo lo que te puedas imaginar, entraba en las tiendas y empezaba a llenar sus bolsas. Dame esto, dame lo otro. Viene con dos bolsas enormes y pregunta ¿hay espacio suficiente? Echo un vistazo a una de las bolsas y en la parte de arriba veo una bolsa gigante de palomitas de maíz. Bueno, señora, pienso para mis adentros, ¿hacía falta enviar también las palomitas? ¡Hay palomitas en Sarajevo! Pero qué le vamos a hacer, se las envía a su madre. ¡Haremos un hueco!”
Esta vez Rada no es la única que hace este trabajo. Mi bolsa también está llena de paquetes. Llevo un cartón de cigarrillos de la marca Drina, de Sarajevo, para un amigo, y la noche anterior me dieron un sobre con documentos – qué son y a quién van destinados no lo sé, pero es importante que lleguen a Belgrado lo antes posible – junto con una bolsita llena de un polvo extraño con trozos grandes y una textura áspera. El hombre que me la dio me dijo el nombre de la sustancia, pero no entendí nada. Después lo repitió. Seguí sin entenderlo, pero hice como que sí. Ahora me pregunto si es legal. Eso espero. Parecía un buen tipo. La persona que nos puso en contacto para darnos el paquete también lo parecía. En cualquier caso, ni una palabra de esto a Rada. Si hay sitio para las palomitas, también debería haberlo para mi polvo raro.
***
Un salto de 300 kilómetros en la distancia y unos meses en el tiempo, hacia una animada tarde de primavera en la estación de autobuses de Belgrado.
Avanzo a grandes zancadas hacia la sala de las ventanillas. Mis pasos se acortan; el estrecho pasillo entre las ventanillas y los andenes de salidas está lleno de pasajeros, maletas, gritos, prisas, miradas confundidas, abrazos y besos.
Entre la agitación, mis ojos se dirigen al viejo reloj analógico de la estación. Las largas manillas blancas me señalan la calma: son las 15:49. Me encanta llegar pronto, aunque sea un minuto.
En ese momento, suena mi teléfono. “¿Dónde estás?” No parece enfadado, pero parece que ha llegado antes que yo, y a tiempo. Comienzo a decir que yo soy el que llegué pronto, pero entonces miro a mi teléfono. Las 15:52. Dios mío.
Quedamos en la entrada del andén. No nos conocemos de antes, pero nos reconocemos fácilmente. Sujeta una caja con un sintetizador, un paquete que tengo que entregar a un amigo en común.
Tomo la caja. “Vale, eso es todo”, y nos separamos. Soy un cartero en una misión importante y no puedo perder tiempo con la cortesía. Corro hacia una ventanilla y me compro un billete.
Fuera, en el andén 4, el bus para Pristina comienza a llenarse.
***
Inicié mi “trabajo” de cartero en otoño de 2020, cuando comencé a realizar tan a menudo el trayecto entre Belgrado y Pristina que la gente empezó a darse cuenta, y eso quiere decir que estás viajando más que nunca.
Entonces, un día me llamó un amigo con el que no había hablado desde hacía tiempo pero que, de alguna manera, sabía lo de mis viajes. Una familia de Pristina estaba de vacaciones en Belgrado y su hija se había olvidado su muñeca al regresar a casa. Si bien en el mapa del tiempo de la televisión pública serbia se muestra a Pristina como parte del país, para el servicio postal de Serbia esta ciudad no existe, como muchas otras en Kosovo donde los serbios no son mayoría. Los servicios privados de entrega son demasiado caros. La única forma de que esa muñeca pudiera llegar a Pristina era que alguien la llevara directamente allí.
¿Te importaría hacerlo? No es urgente, pero sí. Es su muñeca favorita.
El siguiente encargo vino desde el otro lado: oye, ¿todavía tienen esa bebida, Skenderbeg? Tráeme dos, por favor, ¡cuánto la echo de menos! Luego, en Pristina: no es fácil encontrar películas para cámaras analógicas, y sólo hay una tienda en Belgrado donde no son caras. ¿Podrías traerme algunas? Unos meses después, entre la lista de mis objetos entregados con éxito figuraban vinilos de la nueva ola de Belgrado, un kilo de salchicha seca, las llaves del piso de alguien y los libros de Petrit Imami sobre la historia común entre serbios y albaneses (feliz, aunque irónicamente, se vendieron inmediatamente en Belgrado).
Ahí es cuando me empecé a dar cuenta de que casi todos los intercambios personales que se dan entre Kosovo y Serbia – entre familia cercana, primos y amigos, entre los que se fueron, los que huyeron, los que se permanecieron y los que se quedaron en algún punto intermedio – todos estos intercambios dependen de tres buses que realizan día y noche el trayecto entre Belgrado, Pristina y Prizren, y del pequeño grupo de personas que viaja en ellos.
***
Mientras que los conductores, con sus camisas blancas impolutas, se apresuran a cargar el equipaje, fijo mi atención en una señora mayor sentada al lado de una enorme bolsa a cuadros. Me pregunto cómo habrá llegado hasta aquí. Espera pacientemente en la fila. Me sonríe. Creo que le caigo bien. Empezamos a hablar.
“¿A qué parte de Kosovo?”
“No estoy viajando, hijo, envío cosas a mi familia.”
Le empiezo a preguntar qué les está enviando, pero un vistazo a la bolsa gigante basta para responder a mi pregunta. Está llena de comida casera cuidadosamente envasada en cajas de plástico para helados y grandes tarros de cristal. ¿Eso es sarma? También veo una vieja caja de plástico de una marca de queso de Sombor, envuelta en gomas elásticas para que su misterioso contenido, quizás una ensalada, no se salga durante el viaje.
Su hermana vive con su madre en Gračanica, cerca de Pristina. No las ha visto desde el inicio del coronavirus. Espera visitarlas pronto, quizás el siguiente mes, cuando se ya se haya hecho unas pruebas médicas.
“¿Envías cosas a menudo?”
“No tanto. Allí tienen comida, no se trata de eso. Pero les encanta que cocine para ellas. Hace poco fue el cumpleaños de mi nieta. ¡Aquí está la tarta! Es la mejor manera de enviársela, simplemente la dejo en el autobús. Si no, sería imposible.”
Me paro a pensar en cómo te mirarían en la oficina de correos si les dices que vas a enviar comida casera. El rostro serio del funcionario examinándote a través del cristal. ¿Qué hay en la caja? ¡Una tarta de frambuesa, sarma y costillas secas! ¿Cuánto tiempo tarda en llegar? Inmediatamente, para que no se ponga malo, ¡con el calor que ha hecho estos días? ¿Valor declarado? ¡Incalculable!
***
Como descubriría a través de numerosos viajes y un montón de conversaciones con personas que envían y reciben cosas en los Balcanes, no es sólo una cuestión de comida y fecha de caducidad.
El Tío Pera está volviendo a Lipjan, su hogar durante más de 60 años. Fue a hacer una visita a Belgrado. Nos sentamos al lado en el bus. Cerca del peaje de Bubanj Potok le ofrezco unas galletas Plazma. A cambio, él me da un cigarrillo cuando paramos a repostar gasolina cerca de Pojate. Le pregunto si envía o recibe algo por correo desde Serbia. Me responde con un no rotundo.
“¡Nunca se sabe con ellos! Hace dos meses, mi hijo estaba buscando unos documentos para el coche de un amigo en Kraljevo. Todavía no han llegado.”
Definitivamente, el Tío Pera no confía en las instituciones. Y, a juzgar por la cantidad de objetos que viajan en bus cada día, no es el único.
Mientras me siento con los conductores en la penumbra de un café de carretera con el evocador nombre de “Evropa”, trato de adivinar lo que la gente envía. La mayoría de los viajeros están sentados fuera esperando a la señal de salida.
“¿Estás viendo si transportamos drogas?” me pregunta bruscamente un tipo mientras me ofrece un trozo de pollo que acaba de sacar de un papel de aluminio.
Me ofreció pollo por pura cortesía. Me hizo esa pregunta por pura desconfianza. ¿Un periodista que escribe sobre la gente que envía cosas en bus? ¿Por qué querría alguien escribir sobre eso? ¿Y qué significa, envían cosas interesantes? ¿Qué puede haber allí de interesante?
“Tranquilo, no soy policía”, le digo. Saco mi acreditación de periodista. Afrim se limpia los dedos y la mira con auténtica curiosidad. Se me viene a la cabeza que las personas en este café probablemente hayan sacado muchas cosas de sus bolsillos, pero seguro que esta fue la primera vez que alguien sacó una tarjeta de la Federación Internacional de Periodistas. Y parece que causa efecto.
“¿Qué envía la gente? Bueno, de todo. Especialmente documentos”, dice Afrim. “Papeleo para pensiones allí, en Belgrado, para quienes trabajaron en empresas antes de la guerra, para temas inmobiliarios, si alguien vende algo en Kosovo. Medicamentos. La gente también envía dinero. Móviles, ropa. De todo un poco.”
“¿Alguna vez has tenido problemas?”, le pregunto. Afrim me devuelve una mirada asesina. Otra vez piensa que soy poli.
Su compañero Edin se une a la conversación: “a veces, algunos no vienen a recoger sus cosas. O nos piden que les esperemos en otro sitio… ¿Cómo diablos quieres que espere?”
“¿Qué ocurre con esas cosas?”
“Las devolvemos a la agencia y el emisor las recoge allí.”
“¿Hay veces en que nadie las recoge?”, pregunto, imaginándome una tienda de antigüedades mágica, con varios objetos dispersos en ella porque a la gente se le olvidó recogerlos durante años, cada uno con su propia historia, tan ordinaria como particular… ¡no estaría mal!
Afrim interrumpe mi ensoñación abruptamente. “No, nunca. Siempre vienen. Venga, vámonos.”
***
Enviar paquetes a través de un bus, de un taxi o de un conocido es uno de los inventos sociales más eficaces de los Balcanes. Es tan rápido como la velocidad de un coche o un bus. Y, en un lugar en el que las conexiones ferroviarias y aéreas han sido destruidas o simplemente canceladas, es la forma más rápida de enviar o recibir cosas.
Una persona determinada – conductor, amigo o conocido – se encarga de la entrega. Es una persona que conoces o al menos has visto, alguien a quien le has dado la mano en algún momento y con quien has intercambiado unas pocas palabras. Es como si en esos 30 o 60 segundos se construyera una confianza mucho más fuerte de la que sería posible establecer con cualquier funcionario de correos, escondido tras la ventanilla con sus fotos promocionales de furgonetas amarillas que siempre llegan a tiempo.
¿En quién confiarías más, en una compañía con un eslogan que te garantiza que tu envío va a llegar en las próximas 48 horas, y que te ofrece la posibilidad de seguirlo con un código especial, o en un conductor que, al preguntarle “¿cuándo calculas que va a llegar?” – preguntando tímidamente, no se vaya a pensar, Dios no lo quiera, que le estás metiendo prisa, porque tiene todo el derecho de llegar cuando le apetezca – primero mira a lo lejos, da una calada, y expulsa el humo de su cigarro: “depende de la hora punta, pero no antes de las nueve”. Siempre te dicen que llegará demasiado pronto. Antes que para el resto del autobús.
Por algún motivo, para una cantidad sorprendentemente alta de gente en los Balcanes, la respuesta correcta es la B.
***
Para terminar, tenemos el problema del precio.
Cuando envías algo por correo, hay una serie de criterios importantes: el peso del objeto, su valor, la distancia y la velocidad de la entrega… Las páginas de servicios de envío están repletas de tablas y cálculos detallados que te permiten estimar hasta el más mínimo céntimo de tu precio. Con o sin calculadora, el resultado suele ser muy alto. Por ejemplo, enviar un paquete de medio kilo desde Serbia hasta Bosnia sin acuse de recibo, manejo por separado ni transporte aéreo, puede costar en torno a 18 euros. Si quieres mandar ese paquete hasta Kosovo a través de DHL, el precio ronda los 50 euros.
Pero, cuando lo envías de manera informal, entonces entras en un ritual balcánico mágico, delimitado por unas reglas claras sobre las que nada está claro. Cuando un amigo o conocido te da un paquete, ofrecerle dinero por el servicio es como insultar a su madre. Hay una regla no escrita según la cual se le debe invitar a un zumo o un café, pero de forma discreta, para que no parezca que le estás invitando sólo porque te ha ayudado, sino porque de verdad quieres tomarte algo con él.
Sin embargo, van a rechazar casi seguro la bebida porque ninguno de vosotros tenéis tiempo ni ganas para eso. Si ambos quisierais tomar algo, lo tomaríais con o sin paquetes de por medio. Pero, sin esa bebida, estarías en deuda con quien te ayudó. Ten por seguro que, si haces algo que no le guste a esa persona, no dudará en contarle a todo el mundo cómo te ayudó ingenuamente cuando lo necesitabas y cómo tú se lo pagas.
Con los conductores de autobús sucede algo distinto. Cada día, en ocasiones dos veces, cargan paquetes a través de las fronteras, con los riesgos que eso conlleva (aunque muchas veces comprueban qué hay dentro; si parece ilegal, peligroso o frágil, lo rechazarán por mucho dinero que les ofrezcan). Llevan un registro minucioso de lo que transportan, de para quién es y de dónde les espera la gente. Anotan los nombres y los números de teléfono, llaman a los emisores desde rincones oscuros cerca de las autopistas, discuten con gente que ha llegado tarde o que simplemente ha olvidado ir a recoger sus paquetes.
En resumen, esperan que les pagues, y con razón. Pero transportar cosas en bus no es algo muy común y las compañías de autobuses no lo permiten explícitamente, así que no suele haber un listado oficial de precios. Depende de lo que envíes y, en ocasiones, del humor del conductor; algunos cobran el equivalente de un billete de bus, otros la mitad. Otros te permitirán que seas tú quien fije el precio del servicio.
Y así es como llegamos a la preciada regla social conocida como “todo lo que puedas dar” (“Kol’ko daš”). Como todo en esta región, esta regla no es lo que promete. En teoría, puedes fijar como quieras el valor del servicio. Sin embargo, lo que estás evaluando realmente es el otro lado de la transacción, es decir, cuánto dinero hará falta para no ofender a la otra persona. Por eso, la mayoría de las veces, pagas más de lo que de verdad vale el servicio.
Aún con todo, sigue siendo más barato que el servicio postal e infinitamente más divertido.
***
Vamos justos de tiempo, pero Rada se permite una parada rápida en la gasolinera porque alguien tiene que ir al baño. Aprovecho ese momento para encender un cigarrillo, o eso pretendía, cuando me di cuenta de que no me quedaban. Por suerte, tengo un cartón de Drina para Bojan, mi amigo de Belgrado. No le importará.
Las palabras Drina y Sarajevo son muy importantes en su vida, y no solo por los cigarrillos. Bojan forma parte de un pequeño grupo de periodistas en Serbia que han escrito valientemente y de forma habitual sobre los crímenes de guerra de Serbia en Bosnia desde los años 90. Cada semana llegan a mi bandeja de entrada del correo enlaces a artículos que, me temo, casi nadie lee.
Pero Bojan no piensa rendirse. Está trabajando en un documental sobre el Círculo de Belgrado, un grupo no tan pequeño de intelectuales liberales y activistas por la paz que se opuso al régimen de Milošević, a la guerra y a los crímenes a principios de los 90. Treinta años después, ni siquiera un eco distante de sus voces permanece en la escena política serbia. Hoy tan sólo es un recuerdo en las mentes de un círculo cerrado de seguidores.
Atravesando Romanija, siento como si viajáramos por una de sus historias. Observamos la hermosa naturaleza del este de Bosnia y vemos señales con algunos de los topónimos más horribles de la guerra, lugares de los que mucha gente en Serbia sólo ha oído hablar, a través de los testimonios de La Haya, como símbolos de masacres, violaciones y limpiezas étnicas. Aquí, justo antes de Sokolac, tomamos el desvío a Rogatica. Subes hasta Han Pijesak, luego vas a Vlasenica, después a Milići y Zvornik, y, si vas al sur de Zvornik, llegas a Srebrenica.
Rada, una refugiada serbia de Sarajevo, quien huyó de la ciudad al inicio de la guerra, vive ahora en Pale, y tiene una firme posición sobre este tema: “tuvimos suerte. Ni a mi familia ni a mi nos hicieron daño, ni se lo hicimos nosotros a nadie.” De no ser así, supongo que le hubiera sido imposible hacer su trabajo: “me fui a Sarajevo justo después de la guerra. No tengo nada que esconder.”
Por fin llegamos al río Drina.
“Solía fumar Yorks de Rovinj”, me dice Bojan, “hasta que se rompieron las relaciones con Croacia en 1991, así que me pasé a los Drina.”
Mala elección, Bojan, porque las relaciones con Bosnia tampoco duraron mucho. Volvió a fumarlos en Sarajevo a principios de los 2000. Bojan adora Sarajevo; a veces simplemente desaparece allí y vuelve más vivo que nunca.
Y, ¿por qué diablos le traigo Drinas, no hay en Belgrado? Por algún motivo, en marzo de 2022, la Fábrica de Tabaco de Sarajevo, con sus 140 años y situada en un país donde casi un tercio de la población adulta son fumadores empedernidos, cerró. Pero todavía quedan antiguos Drina, y Bojan quiere fumarlos mientras duren.
Me pregunto si se podría decir lo mismo del Círculo de Belgrado. La idea antiguerra se ha apagado en Serbia y hemos fumado las existencias durante años. Pero se están terminando.
***
Atrás quedan los días en los que el puesto fronterizo de Merdare era un lugar donde uno esperaba tener problemas, ya fuera como serbio en el control de Kosovo o como albanés en el control serbio. Sin embargo, al acercarnos a Kuršumlija, en el bus, por lo que sea, el ambiente se vuelve siempre más tenso y sombrío. Surge un sentimiento de siniestra anticipación. Quizás las escenas de desolación a nuestro alrededor ayudan a ello. Campos desiertos, calles desiertas, casas desiertas. Una carretera completamente desierta, que parece llevar al fin del mundo.
Por todas partes, en las señales junto a la carretera, se ven topónimos albaneses: Kastrat, Ljuša. El pueblo de Arbanaška también queda cerca. Pero hace tiempo que ya no hay albaneses allí. En una colina cerca de Degrmen, a dos kilómetros de Merdare, surgen las oscuras ruinas de la iglesia de Béc, que fue construida en 1912 con dinero de inmigrantes serbios de Sandžak, Montenegro y Zubin Potok, que vinieron a las tierras de los albaneses y turcos que huyeron a Kosovo tras la guerra serbio-otomana de 1876. Debido a la pobreza tras la Primera Guerra Mundial, las obras de la iglesia se pospusieron para unos tiempos mejores que nunca llegaron. Tampoco quedan muchos serbios aquí; la destrozada carretera hacia el mítico Kosovo nos lleva a uno de los municipios más pobres de Serbia.
La llamada resuena en el autobús tanto en serbio como en albanés: “¡id sacando los carnés de identidad!” En homenaje al mutuo no reconocimiento entre Serbia y Kosovo, los pasaportes no tienen validez aquí para los ciudadanos kosovares y serbios. El policía serbio entra primero. En un absoluto silencio, recoge todos nuestros DNIs, los ordena cuidadosamente en su mano y sale. Tras el control, el conductor nos los devuelve, pero sólo podemos guardarlos un minuto, porque ahora entra la policía kosovar. Se repite todo el proceso.
De repente, hay un problema. El aduanero sigue dando vueltas en la parte de atrás. Habla con el conductor y le enseña algo. Los pasajeros a la derecha del autobús le miran atentamente, y los de la izquierda miran atentamente a los de la derecha porque no pueden ver al aduanero. ¿Qué habrá encontrado? ¿Nos dejará pasar? Miedos antes enterrados salen a la superficie. De repente, nos damos cuenta de que puede pasar cualquier cosa.
El conductor agita la cabeza. El aduanero hace el mismo gesto, como si no quisiera tener que ocuparse de esto. Cierra la puerta del maletero. Siento que podíamos respirar de nuevo.
Entramos en Kosovo. Ahora se empiezan a ver señales con topónimos serbios, pero a ningún serbio.
***
Belgrado, finales de mayo.
Lula me saluda en el patio interior de una antigua villa en el centro de la ciudad. Una multitud inunda la calle al mediodía. En el patio, lleno de delicadas flores rojas y amarillas, un silencio total.
Lula, en varios aspectos, es como esa villa: elegante, triste e introvertida. “Hace mucho que no salgo”, me dice. “Esta ya no es mi ciudad”.
La carta y la bolsa le llegaron a tiempo y en buenas condiciones. Decido no preguntar sobre el contenido del sobre. Imagino que estará sellado por alguna razón. Pero no puedo evitar preguntar por la bolsa con el polvo misterioso.
“Tarhana”, sonríe Lula. “Para hacer sopa. Mi tía Ešrefa de Travnik me la prepara y me la envía a través de mi sobrino. La hacen de otra forma en Serbia. También está buena, pero a mí me gusta la suya. En Serbia suelen llamarla “tarana”, no les gusta esa h porque se tomó del turco. Igual que en Bosnia empezaron a usarla en lugares donde no se usaría”.
Lula tiene mucho que decir sobre los paquetes que se envían desde Belgrado y Sarajevo. Nacida en Sarajevo, ha vivido en Belgrado desde finales de los 60. Es una persona que, inmediatamente después del inicio del asedio de Sarajevo, juntó y envió ayuda humanitaria a dicha ciudad. Le costó mucho que cada envío llegara a su destinatario. Y peleó con infinidad de ellos, tanto envíos como personas. “Hoy, cada vez que veo cajas de cartón, me entran náuseas”.
La dejo en la terraza de la antigua villa, observando atentamente las flores, mientras recuerda un tiempo en el que existía algo de resistencia.
***
Estamos en un restaurante en Kraljevo, no muy lejos de un gran aparcamiento en la calle Sarajevska, en Belgrado. Allí, Rada suele recoger y dejar pasajeros. ¿Dónde si no?
Pasó todo el día en el coche y ahora está muy cansada, pero saca tiempo para hablar. Me cuenta cómo últimamente ha estado teneindo mareos. El otro día, apenas podía entrar el en coche, pero no se rindió. Transportó a sus pasajeros y sus paquetes. Está recibiendo terapia e irá mejor.
Es un día caluroso. Pedimos algo ligero, sopas y ensalada de col. La taberna está vacía y el camarero se aburre, así que hace chistes inadecuados. Rada los ignora con elegancia.
“Bueno, tengo una historia que contarte”; me dice:
“En Sarajevo conozco a una mujer, Mirsada. Tenía un marido y un hijo. Su hijo tenía un amigo, Marko, que era huérfano. Ella se llevaba muy bien con él. En resumen, Marko… Hasta entonces a nadie le importaban los nombres de la gente. A la gente normal no le importaban. Pero entonces empezó la guerra. Ella se preguntó qué haría con él. Mirsada escondió a Marko en su casa para evitar que le matasen. Me dijo, “Rada, lo escondí en la nevera. Mi hijo se fue a la guerra, y Marko estaba en la nevera”.
“Lo escondió hasta que encontró a alguien, una persona de confianza que pudiera sacarlo del territorio de la Republika Srpska y llevarlo a Belgrado.
“Pasado un tiempo, Marko se convierte en un hombre de éxito. Funda una familia, monta un negocio y todo le va sobre ruedas. El marido de Mirsada muere y ella se queda con su hijo. Y no conozco los detalles, pero, de alguna forma, se pusieron en contacto con Marko. Imagínate, después de tantos años…”
“Y entonces”, Rada hace una pausa, “entonces su hijo muere también. Y Mirsada se queda sola, y Marko se convierte en la única luz de su vida”.
“Desde entonces, desde que he estado trabajando, él le sigue mandando cosas. Una bolsa de judías, pimientos, nueces, un tarro de miel… Y se asegura de enviarle dinero, 50 o 100 euros, pero siempre con algo de comida”.
“Una vez le pregunté – Marko, hijo mío, compras toda esa comida, y ella tiene que salir, recogerla y llevarla a su casa – ¿no sería más fácil que le mandaras dinero para que se la comprara ella sola?
“Me dice, “Rada, ya intenté hacer eso, pero ella es feliz cuando recibe esa caja de kajmak y puede decir – ¡Mirad lo que me ha traído mi querido Marko!”
Y entonces lo entendí por fin. Los objetos no viajan, viajan las personas. Y cuando estas no pueden, envían objetos. Pero, aun así, no viajan los objetos, sino los sentimientos de la gente.
Nota del editor: a petición de las personas entrevistadas, algunos nombres han sido modificados.
A primeira coisa que eu pensei na manhã de 24 fevereiro de 2022 quando eu ouvi as notícias sobre a invasão russa foi que Vladimir Putin havia começado uma guerra contra todos nós – contra a Europa – e que estavamos perto o suficiente, dentro da distância de um ataque nuclear, e que minha filha dormia no quarto ao lado.
Toda guerra é uma máquina do tempo, e uma volta no tempo. De repente o passado retornou, e eu me lembrei de todas as instruções que haviam martelado em nossas cabeças durante a escola sobre o que fazer em caso de um ataque nuclear. Nenhuma delas tinha alguma serventia. Eu não tinha uma máscara de gás que eu pudesse colocar em menos de 17 segundos, tampouco sabia onde ficava o abrigo nuclear mais próximo (depois, descobri que eles haviam sido fechados há muito tempo). E me pareciam particurlamente absurdas as instruções sobre não ficar perto de uma janela para não ser estraçalhado pela explosão e de não olhar para a nuvem de cogumelo para poupar seus olhos.
E a cereja do bolo: até mesmo a direção agora era diferente – antes esperavamos um ataque vindo do Ocidente, e agora ele poderia vir do Oriente, direito daquele que era o nosso irmão mais velho. É mais do que o suficiente para confundir a pessoa que deve procurar abrigo. Considerei tudo isso, olhei rapidamente ao redor da casa e decidi que o banheiro era o melhor abrigo inicial – afinal, não tinha janelas (sem trocar nenhuma palavra, minha esposa de repente sugeriu que fossemos checar nosso porão para armazenar garradas de água ali). O mais difícil foi explicar tudo isso para minha filha.
Mas os sentimentos eram exatamente o de ser abruptamente empurrado de volta no tempo e, além disso, o do fim da vida cotidiana. Há momentos em que o dia a dia transforma-se em história, em guerra. Eu secretamente esperava que nossa geração pudesse escapar disso. Eu imaginava claramente uma família ucraniana, os filhos acordando para ir ao colégio, meio ranzinzas, eles gostariam de continuar dormindo, eles comem torrada com geléia e de repente a guerra é anunciada na TV. E tudo gira em suas cabeças, tudo desmorona, assim como, um ou dois dias depois, blocos de apartamentos, e cozinhas onde foram deixadas torradas a comer, começam a desmoronar…
Há quatros anos atrás, escrevi um romance em que o sentimento de um “déficit de futuro” era tão intenso que toda nação na Europa queria fazer seu próprio referendo sobre o passado. Até ali, referendos sempre foram sobre o futuro, eles definiam como as coisas deveriam ser dali pra frente, mas havia chegado o momento em que o horizonte se fechou e começamos a olhar exclusivamente para trás, em direção ao passado. O que tal referendo pretende? A escolha da década mais feliz do século 20 na história de cada nação. Um déficit de futuro sempre libera enormes reservas de nostalgia pelo passado. E eis que chega o momento do passado inundar o continente.
Para qual década do século 20 nações como Alemanha, França e Suécia escolheriam retornar? E aquelas que estão na periferia, como Bulgária e Romênia? A escolha seria mais difícil em alguns casos, já que haviam muitas décadas felizes, enquanto outros países não teriam nenhuma. De qualquer forma, a Alemanha escolhe o final dos anos 80, um eterno contínuo móvel de 1989 em que o Muro está constantemente caindo. A Itália volta para os anos 60. Mas para a Bulgária, claro, as coisas são um pouco mais complicadas. É como se o mapa da Europa passasse de territorial para temporal, e as várias nações se fecham em seu próprio passado feliz. Mas por um curto período de tempo.
Eu acho que esse modelo, ou metáfora, esse forte retorno ao passado, pode ser visto hoje também. Em suma, o tempo substituiu o espaço. O mundo foi dividido e, mais ou menos explorado e familiar,tornou-se estreito para nossas almas, para parafrasear o poeta. Ficamos com um imenso oceano de tempo, que na realidade é um oceano de passado.
Chronostalgia
A própria ideia de nostalgia mudou. Ela já não é mais centrada em um local específico ou uma casa (nostos), como a etimologia da palavra sugere. Nostalgia agora é por um tempo diferente. Tempo substituiu espaço, então talvez devessemos utilizar um outro termo – chronostalgia, por exemplo.
Nesse sentido, nossas guerras tornaram-se guerras pelo passado.
Quando o romance foi publicado, em uma leitura pública alguém da audiência me perguntou: OK, mas o que escolheu a Rússia? Eu não tinha certeza, eu gostava de pensar que seria o tempo de Gorbachev, da perestroika. Mas a resposta veio no 24 de fevereiro 2022. E foi uma das mais difíceis respostas de se proferir porque, nesse referendo invisível pelo passado, a Rússia escolheu os anos da Segunda Guerra Mundial. Anos em que a mítica estaria do lado deles da última vez. Em que eles desfrutavam do reconhecimento de um mundo que era até capaz de esquecer por um tempo das crueldades do sistema soviético, Stalin, Gulags, Holodomor. A última vez em que foram vencedores (ignore que do outro lado estão aqueles que foram mortos, tornaram-se orfãos, viúvas… há nações e sistemas, e o sofrimento pessoal não é levado em consideração).
O romance termina com uma cena grandiosa de encenação histórica que pontualmente replicava o início da Segunda Guerra Mundial. Um tiro acidental torna a encenação na Terceira Guerra Mundial. Até a hora no livro tinha de ser a mesma: 4.47 AM (tudo bem, a guerra de Putin começou às 4.50).
E então, aquilo que experienciamos hoje é uma batalha pelo passado, por uma redistribuição do passado. O passado como um álibi, um recurso. Para a minha geração e a dos meus pais, o futuro – o futuro comunista – era apenas um álibi. Ali, ele poderia justificar e explicar todas as dificuldades do presente. Hoje, já que o “futuro” foi exaurido como matéria prima, populistas e nacionalistas começaram a promoter o “passado”. Nesse sentido, é compreensível o porquê de Vladimir Putin escolher retornar para o início dos anos 1940. Mas diferentes tempos e enclaves temporais podem viver lado a lado em um único continente? Não. E não apenas porque a felicidade de um povo não pode depender da infelicidade de um outro. Mas também porque o passado não é um projeto individual. Você não pode viver nele sozinho.
A recente infelicidade e o isolamento da Rússia fez com que ela retornasse ao “feliz” e poderoso tempo da União Soviética. Mas ali tudo é vazio e deserto. Ninguém com quem tenha competido ou batalhado, inimigo ou aliado, existe mais. Você precisa inventar um novo inimigo, uma nova ameaça. A única opção é arrastar seu vizinho mais próximo para esse passado, então arrastar os demais vizinhos, a Europa e o mundo, por que não? Com essa guerra, Putin está dizendo: “vamos lutar no meu território, opa, desculpa, eu quis dizer no meu tempo, em 1940”. É semelhante ao aperto de mão de Don Giovanni em O convidado de pedra, personagem cuja mão estendida você não pode apertar para que não seja puxado pro submundo (em décadas recentes, vários países europeus, incluindo a Bulgária, falharam em entender isto e frenquentemente apertaram aquela mão).
O que Putin deseja agora não é vencer essa guerra, mas que ela se torne crônica, para forçar a todos nós a viver nesse regime. Seu objetivo metódico é de bombardear e arrasar o presente (e o futuro) com toda sua estrutura e seu cotidiano – e então não haverá mais água, ou aquecimento ou luz. Destruir a vida cotidiana, a própria existência dela, literalmente aniquilar a nação ucraniana. Poder soviético mais eletricidade – era assim que Lenin descrevia o paraíso do comunismo. Hoje Putin tem sua própria fórmula nesse tema: se você não quer o poder soviético, então não haverá eletricidade para você. Graças a deus o povo da Ucrânia mostrou que se pode ficar sem o poder soviético e sem a eletricidade.
Um projeto agressivo de reviver o passado, especialmente um passado não processado, esquecido e reescrito, é o perfeito terreno para o crescimento do populismo e do nacionalismo. Vimos isso com Donald Trump, e agora vemos acontecer de forma ainda mais sinistra sob Putin.
A Europa é o continente com os maiores depósitos de passado. E com a maior memória processada. Cultura, algo de que o continente é tão orgulhoso, é fundamentalmente processar memórias, incluindo a memória de nossas culpas, a memória de nossa infâmia, como colocaria Borges. Das primeiras pinturas rupestres, passando pela Ilíada e a Odisseia de Homero e Os trabalhos e os dias de Hesíodo (preservar e transmitir a história no fácil de decorar hexâmetro) e por Cortés até os testemunhos sobre o nazismo e a Segunda Guerra Mundial. Memória e cultura fazem parte do sistema imunológico da Europa. E ele precisa reconhecer e desarmar os vírus da cegueira coletiva, da perca da razão, a loucura nacionalista e o nascimento de novos ditadores.
Essa guerra começou no momento em que aqueles que carregavam a memória viva da Segunda Guerra já não estão mais conosco. Nós estamos precisamente naquele precipício geracional em que estão morrendo os últimos participantes que mantinham a memória viva – os derradeiros prisioneiros dos campos de concentração, os últimos soldados que lutaram nas trincheiras. Eu apenas espero que não estejamos rumando a uma espécie estranha de Alzheimer coletiva.
A memória é feita de matéria reativa, que deve ser exercitada diariamente. Históras devem ser contadas constantemente para que sejam lembradas, porque quando a chama da memória se apaga, as bestas do passada fecham o círculo ao nosso redor. Quanto menor a memória, maior o passado. Nós lembramos também para deixar o passado estacionado no passado. Mas… aqui quero pegar um pequeno retorno. Isso não é mais apenas uma questão de memória, mas também do que nos lembramos e como. Porque Putin, ele também jura de memória. Porque populismo e nacionalismo criam suas próprias versões da memória. Uma nova memória processada que se encaixa em toda situação, bidimensional, como se estivesse pronta para ser usada em um jogo. Me diga de qual memória necessita que eu a entrego para você. Na Rússia eles nunca fizeram o trabalho pesado envolvendo a memória da Segunda Guerra Mundial como foi feito na Alemanha, por exemplo. O doloroso trabalho que penetra em todas as camadas da sociedade, entra nas instituições, escolas e manuais escolares.
Os vencedores não serão julgados. Mas há coisa que podem ser criticadas e condenadas. A falta de tal trabalho na memória – e um certo remorso sobre o que o exército russo fez com civis nas nações conquistadas, onde um comando militar muitas vezes não poupava a vida de seus próprios soldados, onde a paranóia enviou prisioneiros russos dos campos de Hitler direto para a Sibéria – continua a manter o país na situação de grande vítima. Uma situação e um álibi para novos sacrifícios que ele sente merecer.
Uma das coisas mais pertubadoras aqui e agora é o apagamento dos limites entre verdade e falsidade. A tentativa de nos empurrar para um mundo onde nada importa, tudo é permitido, toda mentira pode se passar por verdade, toda conspiração pode ganhar da verdade. Essa é uma falsidade que não apenas reescreve o passado, mas também predetermina o futuro. Colocando com maior precisão, ela cresce em um passado reescrito para justificar atuais agressões e infâmias.
É aqui que a análise e a conversa entram. É aqui que precisamos começar. A linguagem é diferente agora, e precisamos nos dar conta disso. O jeito com que contamos histórias é diferente agora, ele já não mais passa por números, parágrafos e projetos. Ao contrário, ele passa direto pelas pessoas e seus medos, solidão, confusão e esperanças.
Onde está a Bulgária nisso tudo ? Na periferia da guerra, se é que a atual guerra tem um front e uma periferia. Considerando a distância e a geografia envolvidas, nós estamos perto, algo entre 500 a 700 km de distância (Odessa está a 721 km de distância em linha reta). Entretanto, passando pelos sistemas de medidas do tempo e do passado, nós estamos ainda mais perto. A galinha não é um pássaro, e a Bulgária não está no exterior, como dizia o ditado soviético, e em 1962 a Bulgária fez uma vergonhosa tentativa de renunciar sua soberania e tornou-se a 16˚ républica da URSS. A conexão Bulgária-Rússia imposta pela história foi espertamente utilizada como propaganda, é claro.
Durante toda minha infância e adolescência eu fui ensinado na escola que a Rússia era nosso irmão mais velho, aquele de quem não poderiamos nos afastar (como todo irmão mais velho, ele bateria nas crianças más da vizinhança que nos pertubavam). Eu também sei decorado até hoje que “a nossa amizade com a União Soviética é vitalmente necessária assim como o sol e o ar para todo ser vivo” – uma citação do herói do Julgamento de Leipzig e o primeiro ditador comunista da Bulgária, Georgi Dimitrov (que, por acaso, também era um cidadão soviético).
Mas é claro, todos em minha geração secretamente sonhavam com outras nações, aquelas desejadas terras estrangeiras a nosso oeste. Isso é uma pequena justiça: a URSS jamais se tornou uma destinação sonhada, apesar de toda a propaganda. Ao contrário, permanecia um lugar de que tinhamos um medo respeitoso. E isso traz consequências para a situação atual.
Aqui a propaganda pró Rússia trabalha facilmente em vários níveis. De um sentimento de gratidão a quem nos libertou duas vezes (mas também nos escravizou duas vezes), passando por veneração pela cultura russa (como se Putin e Chekhov fossem irmãos gêmeos) até declarações de políticos de alto escalão, que se recusam a tomar claramente o lado da vítima. Tudo isso não pode fazer nada além de dividir a sociedade.
De acordo com uma pesquisa da Eurobarometer de maio do ano passado, de todos os países da União Europeia, os búlgaros são os mais próximas da posição russa na guerra. Um aumento na propaganda russa foi observado. A Bulgária está em último lugar em letramento sobre mídias e em índices de vacina, mas em primeiro no índice per capita de mortes por Covid na Europa. Tudo isso está conectado, claro. E toda essa conexão foi de repente desvelada no início da guerra: os antivacinas mostraram-se os mais fervorosos defensores de Putin.
Facebook continua sendo a rede social mais influente na Bulgária, e 90% de nosso tráfico está ali. O problema é que propaganda da internet chegou às mídias oficiais e às sérias também. Muitas criam conteúdo a partir de postagens no Facebook que elas republicam de forma acrítica e sem comentários. Além disso, o Facebook é um laboratório para discurso de ódio, que também está sendo transferido consistentemente para as mídias oficiais. Recentemente um apoiador do partido nacionalista Vuzrazhdane (Renascimento), um convidado em um sério programa de televisão, declarou que a única coisa pela qual criticaria Putin é que sua blitzkrieg na Ucrânia não foi bem sucedida.
A sociedade está selvagemente dividida em duas. Eu não acho que a Búlgaria vê essa polarização, piorada pelas redes sociais e por algumas figuras públicas, há décadas. Pode parecer muito severo, mas eu preciso dizê-lo: às vezes eu tenho a sensação de que estamos no limiar de uma silenciosa guerra civil.
Essa parte da Europa não no centro dos acontecimentos da história desde 1989. Mas essa parte da Europa jamais parou de contar histórias e por intermédio de sua literatura avisar sobre o que já aconteceu e que pode acontecer novamente. Parece-me que essas histórias não têm sido ouvidas como deveriam. Aqui podemos claramente sentir que a história ainda não acabou.
Agora nós sabemos e podemos formular claramente: enquanto houver um único sangramento da história no continente, o continente inteiro sangra. Ninguém pode descansar tranquilamente, não importa há quantos quilômetros à oeste esteja. Percebemos que o centro da Europa não é algo estático, preso em Berlim ou Paris. O centro da Europa é aquele ponto móvel da dor. Ele está onde dói e sangra. Hoje ele está no Oriente, na orgulhosa Ucrânia.
Em um dos mais bonitos artigos sobre a Europa, Ocidente sequestrado, escrito durante a Guerra Fria (1983), Milan Kundera começa no final, um telegrama desesperado enviado pelo diretor da Agência Húngara de Notícias em 1956 e escrito enquanto o edifício estava sob fogo de artilharia. Em sua mensagem se lê: » nós iremos morrer pela Hungria e pela Europa ». Nesses minutos críticos ele queria comunicar algo. A invasão da Hungria pelo exército russo é a invasão da Europa, não esperem, ajam! Mas a Europa (ou o Ocidente naquele tempo) recebeu e decifrou a mensagem? O Ocidente entendeu a mensagem da invasão da Ucrânia?
Graças a Deus, agora nós sabemos por quem os sinos dobram. O povo na Europa entendeu imediatamente. O artigo de Kundera termina com a amarga que, após a Segunda Guerra Mundial, o Ocidente afastou-se da Europa Central, que permaneceu sob a influência soviética, e simplesmente pensou nela como um satélite do império soviético sem sua própria identidade. Essa inércia, eu ouso dizer, continuou de alguma forma mesmo após 1989. A guerra na Ucrânia na verdade fez a Europa Central e a Oriental retornarem à Europa.
Há algum aspecto em que a periferia ultrapasse o centro? A hipersensividade sobre o que está prestes a acontecer. Capturar o cheiro no ar. Anteriormente a Europa Oriental aprendeu a sentir o perigo em sua própria pele. Por essa razão, eu irei me permitir de colocar a questão deste modo: não subestimem livros, artigos ou poemas vindos dessa região da Europa. Decodifiquem os símbolos presentes neles.
Palavras não param tanques tampouco drones. Mas elas podem (podem realmente?) parar, atrasar ou ao menos fazer que hesitem aqueles nos tanques conduzem guerras contra inocentes. Ao menos por algum tempo. Palavras podem ajudar aqueles que foram enganados por mentiras e propaganda. O fato que os horrores da Segunda Guerra Mundial não tenham se repetido antes de 24 de fevereiro pode ser atribuído em partes à memória dos males que foi processada por testemunhas, escritores e filósofos.
Essa guerra não irá acabar quando a última bala for disparada. Ela começou anos antes do primeiro tiro e irá provavelmente acabar anos após o último. Essa é a nova velha propaganda do front, que agora está mais forte que nunca. E agora a pequena porém duradoura mídia que é a literatura tem um papel a interpretar. No mínimo, o de nos ensinar a resistência e a empatia e o de nos fornecer ferramentas para identificar mentiras. Além disso, os papéis de preservar histórias pessoais do epicentro da dor, de gerar memórias que não serão violadas e de consolar, se possível for.
Nenhuma propaganda deve ser mais forte do que a memória de um pequeno garoto fugindo da guerra com um número de telefone anotado em seu braço.
Lo primero que me dije la mañana del 24 de febrero, al enterarme de que Rusia había invadido Ucrania, fue que Vladimir Putin acababa de declararnos la guerra a todos – a Europa – y que estábamos muy cerca del conflicto, al alcance de un ataque nuclear, de hecho. Pensé entonces en mi hija, que dormía en la habitación de al lado.
Cada guerra es una máquina del tiempo y un accidente temporal. De repente, el pasado resurge y recuerdo las instrucciones con las que nos machacaban en la escuela sobre el procedimiento a seguir en caso de ataque nuclear. Ninguna me resultó útil: no tenía máscara de gas que ponerme en menos de 17 segundos y desconocía dónde estaba el refugio nuclear más cercano (además, me enteré más tarde de que llevaban mucho tiempo cerrados). Todos los consejos que nos habían impartido, como no quedarnos cerca de una ventana para que la explosión no nos hiciera pedazos o no mirar directamente al hongo para conservar la vista me parecieron completamente absurdos.
Y como guinda del pastel, el ataque no vendría del mismo sitio; mientras que en el pasado esperábamos que viniera del oeste, hoy vendría del este, directamente desde nuestro gran hermano de antaño – esto bastaría para desconcertar a cualquiera sobre los lugares en los que poder refugiarse. Pensé en todo eso, eché un vistazo rápido a la casa, antes de decidir que el baño era la parte mejor situada para hacer las veces de refugio improvisado – después de todo, no tenía ventanas. Sin mediar palabra, mi mujer me propuso inspeccionar el sótano y bajar botellas de agua. Lo más complicado fue explicarle la situación a mi hija.
Eso fue exactamente lo que sentí: la impresión de sumergirme bruscamente en el pasado y el final de nuestra vida ordinaria. Hay un momento en el que el día a día se transforma, se convierte en la historia, se convierte en la guerra. Esperaba en secreto que nuestra generación escapara de ello. Naturalmente, me imaginé a los hijos de una familia ucraniana recién levantados para ir a la escuela: se quejan, no quieren levantarse de la cama, desayunan sus tostadas con mermelada frente a la televisión y, de repente, esta anuncia que la guerra acaba de estallar. Me imaginé la conmoción que vino después, todo se viene abajo, como días después los edificios, las cocinas en las que se habían abandonado aquellas tostadas lo harían también…
Hace cuatro años escribí un libro en el que el sentimiento de “ausencia de futuro” es tan vivo que cada país de Europa quiere organizar su propio referéndum sobre el pasado. Hasta entonces, los referéndums estaban reservados para el futuro y debían definir cómo iban a desarrollarse las cosas. Pero llega aquel momento en el que todo horizonte desaparece y sólo se puede mirar hacia atrás, al pasado. ¿Qué implica este referéndum? La posibilidad de escoger la década más feliz de la historia del siglo XX en cada país. La ausencia de futuro siempre revela unas enormes reservas de nostalgia. Así, llega el momento de que el pasado inunde el continente.
¿A qué década del siglo XX decidirán regresar países como Alemania, Francia o Suecia? ¿Y naciones periféricas como Bulgaria o Rumanía? La decisión es más difícil para aquellos países que han vivido varias décadas de felicidad comparado con los que no han conocido ninguna. Alemania optó por el final de los años 80, por un año 1989 en continuo movimiento y en el que el muro no deja de caerse. Italia volvió a los 60. Sin embargo, para Bulgaria es más delicado. Es como si el mapa de Europa ya no fuera geográfico sino temporal y cada país se encerrase en su propio pasado feliz. Sólo un instante.
Creo que este modelo sirve de metáfora: podemos realizar el experimento de este regreso al pasado también en nuestros días. El tiempo ha sustituido al espacio, el mundo se ha fragmentado; ya explorado y familiar, se ha vuelto muy pequeño para nuestras almas, parafraseando al poeta. Tan sólo nos queda este inmenso océano de tiempo – o, más bien, un océano de pasado.
Cronostaligia
La idea de nostalgia ha cambiado. Ya no se centra en un lugar u hogar específico (nostos), como sugiere la etimología de la palabra. Ahora la nostalgia es por un tiempo distinto. El tiempo ha sustituido al espacio, así que tal vez debamos usar otro término – por ejemplo, cronostalgia.
En este sentido, nuestras guerras se han convertido en guerras por el pasado.
Cuando salió la novela, en una lectura alguien del público me preguntó: vale, pero, ¿qué escogería Rusia? No estaba seguro, me gustaría pensar que habrían elegido la época de Gorbachov, de la perestroika. La respuesta legó el 24 de febrero de 2022, y es una de las más difíciles de expresar. En este referéndum invisible del pasado, Rusia escogió los años de la Segunda Guerra Mundial. Aquellos años en los que la leyenda parecía estar de su lado por última vez. Gozó del reconocimiento de un mundo que fue capaz incluso de olvidar durante un tiempo la crueldad del sistema soviético, Stalin, los gulags y el Holodomor. La última vez que ganaste (sin importar que en el otro hubiera asesinados, huérfanos o viudas; hay naciones y sistemas donde el sufrimiento personal no cuenta).
La novela termina con una escena de una grandiosa reconstitución histórica que representó con exactitud el estallido de la Segunda Guerra Mundial. Un disparo accidental transforma esta reconstitución en la Tercera Guerra Mundial. Hasta la hora en el libro es la misma: 4:47 am (vale, la guerra de Putin empezó a las 4:50).
Así, todo lo que estamos viviendo hoy es una batalla por el pasado, por su redistribución. El pasado como coartada y como recurso. Para mi generación y la de mis padres, el futuro – el futuro comunista – sólo era una coartada. Por aquel entonces, podía explicar y justificar todas las adversidades del presente. Hoy, con el futuro agotado como materia prima, los populistas y los nacionalistas han comenzado a prometer “pasado”. En este sentido, se puede entender por qué Vladimir Putin escogió volver allí, a principios de los 40. ¿Pero pueden diferentes tiempos y enclaves temporales coexistir en un mismo continente? No. Y no sólo porque la felicidad de un pueblo no puede depender de la infelicidad de otro, sino porque el pasado no es un proyecto individual. No puedes vivir en él solo.
La infelicidad y el aislamiento actuales de Rusia le han hecho mirar atrás a los “felices” y poderosos días de la Unión Soviética. Pero allí todo está vacío y desierto, aquellos contra los que hubieras competido y luchado, a los que hubieras matado o con los que te hubieras aliado ya no están. Necesitas imaginar un nuevo enemigo, una nueva amenaza. La única opción es, para empezar, arrastrar a tu vecino más cercano al pasado; luego a tus otros vecinos, después a Europa y por qué no al mundo. Con esta guerra, Putin está diciendo “luchemos en mi territorio, perdón, en mi tiempo, en los años 40”. Como el convidado de piedra de Don Juan, cuya mano tendida no hay que estrechar para no ser arrastrado al inframundo (en décadas recientes, muchos países europeos, entre ellos Bulgaria, no han entendido esto y han estrechado a menudo esa mano).
Lo que Putin quiere ahora no es ganar esta guerra, sino hacerla crónica, obligarnos a todos a vivir en ese régimen. Su objetivo metódico es bombardear y arrasar el presente (y el futuro), con toda su infraestructura y cotidianidad – hasta que no haya agua, calor, luz. Destruir la vida cotidiana, también desde su existencia, literalmente aniquilar a Ucrania. Poder soviético más electrificación – así describía Lenin el paraíso del comunismo. Hoy, Putin le ha añadido su toque personal: si no quieres poder soviético, no tendrás electrificación. Gracias a Dios, el pueblo ucraniano ha demostrado que para vivir no necesita ni lo uno ni lo otro.
Deber de memoria
Europa es el continente con más restos de pasado y con la memoria procesada más grande. La cultura, de la que el continente tanto se enorgullece, es esencialmente el procesamiento de la memoria, incluida la memoria de nuestra culpa, la historia de la infamia, como diría Borges. Desde las primeras pinturas rupestres, pasando por la Ilíada y la Odisea de Homero o los Trabajos y días de Hesíodo (preservando y repasando la historia con un hexámetro fácil de recordar), desde Cortés hasta testimonios sobre el nazismo y la Segunda Guerra Mundial. La memoria y la cultura forman parte del sistema inmunitario de Europa. Deben reconocer y desarmar los virus de la ceguera colectiva, la pérdida de razón, la locura nacionalista y el nacimiento de nuevos dictadores.
Esta guerra ha estallado justo cuando aquellos que portan la memoria de la Segunda Guerra Mundial ya no están con nosotros. Estamos exactamente en este precipicio generacional en el que las últimas personas que mantenían esa memoria viva, los últimos prisioneros de los campos de concentración, los últimos soldados que lucharon en aquellas trincheras, nos están dejando. Sólo espero que no nos dirijamos hacia una especie de Alzheimer colectivo.
La memoria es maleable, tiene que entrenarse cada día; debemos contar historias constantemente para que estas se recuerden, porque cuando la llama de la memoria se apaga, las bestias del pasado estrechan su círculo alrededor de nosotros. Cuanta menos memoria, más pasado. Recordamos para mantener a raya el pasado.
Pero aquí me gustaría desviarme un poco. Ya no se trata de una mera cuestión de memoria, sino también de qué recordamos y cómo. Porque el populismo y el nacionalismo también crean su propia visión de la memoria. Una memoria procesada de nuevo que sirve para cualquier situación, bidimensional, como los ajustes de un juego. Dime qué memoria necesitas y te la daremos. En Rusia nunca llevaron a cabo el arduo trabajo sobre la memoria de la Segunda Guerra Mundial que sí hicieron, por ejemplo, en Alemania. El doloroso trabajo que penetra en todas las capas de la sociedad, se cuela en las instituciones, escuelas y libros de texto.
No se juzga a los ganadores, pero hay cosas que se pudieron criticar y condenar. La ausencia de este trabajo de memoria – de un cierto remordimiento sobre lo que hizo el ejército ruso a los civiles de las naciones conquistadas, sobre órdenes militares que a menudo ni siquiera tenían en cuenta la vida de sus propios soldados, sobre la paranoia que envió a prisioneros de guerra rusos directamente desde los campos de Hitler a Siberia, y mucho más – hace que el país mantenga un estatus de víctima. Un estatus y una coartada para nuevos sacrificios que cree que se merece.
Uno de los aspectos más perturbadores de todo esto es la desaparición de la frontera entre la verdad y la mentira; el intento de obligarnos a entrar en un mundo donde nada importa, todo está permitido, cada mentira puede disfrazarse de verdad, cada conspiración puede vencer a la razón. Esta es una mentira que no sólo reescribe el pasado, sino que también predetermina el futuro. Para ser más claro, se basa en un pasado reescrito para justificar las agresiones e infamias del presente.
Aquí entran el análisis y la conversación. Aquí necesitan entrar. El lenguaje hoy es distinto, y debemos darnos cuenta de ello. La manera de contar historias es diferente, ya no se hace a través de números, párrafos y proyectos, sino a través de la persona y de sus miedos, su soledad, su confusión y sus esperanzas.
¿Dónde queda Bulgaria en todo esto? En la periferia de la guerra, si es que la guerra actual tiene un frente y una periferia. En lo que a distancia y geografía respecta, estamos muy cerca, entre 500 y 700 km. (Odesa está a 721 km a vuelo de pájaro). Pero obviando el sistema de medida del tiempo y el pasado, estamos más cerca aún. El pollo no es un pájaro y Bulgaria no es el extranjero, como dice el dicho soviético, y en 1962 Bulgaria renunció vergonzosamente a su soberanía para convertirse en la decimosexta república de la URSS. La conexión ruso-búlgara impuesta por la historia se usó muy inteligentemente para la propaganda, por supuesto.
Durante toda mi infancia y juventud aprendí en la escuela que Rusia era como un hermano mayor para nosotros y que nos era imposible avanzar sin él – como buen hermano mayor, podía defendernos de los abusones del barrio que nos acosaban. Aún recuerdo de memoria aquella cita del héroe de los juicios de Leipzig y primer dictador comunista de Bulgaria, Gueorgui Dimitrov (quien también era, por cierto, ciudadano soviético): “Nuestra amistad con la Unión Soviética es tan vital y necesaria como el sol y el aire para cualquier ser vivo”.
Evidentemente, toda mi generación soñaba en secreto con otros países, tierras extranjeras y deseadas al oeste de Bulgaria. Eso ya era una pequeña victoria- la URSS nunca fue una destinación soñada, a pesar de la propaganda. Al contrario, fue una tierra de fascinación, con sus consecuencias sobre la situación actual.
Aquí, la propaganda pro rusa campa a sus anchas, a muchos niveles. Está detrás de nuestro sentimiento de gratitud hacia quien fue dos veces nuestro libertador (aunque también dos veces nuestro opresor), pasando por nuestra adoración de la cultura rusa (como si Putin y Chejov fueran hermanos gemelos), y por declaraciones de políticos en primera línea que se niegan a tomar partido por las víctimas de forma clara. Todo esto no puede sino dividir a la sociedad.
Según una encuesta del Eurobarómetro de mayo de 2022 para todos los miembros de la UE, los búlgaros son quienes están más cerca de la posición rusa respecto a la guerra. Se ha podido observar un gran aumento de la propaganda rusa en el país, que, de hecho, ocupa el último puesto respecto a la educación en los medios, presenta la tasa de vacunación más baja de Europa y tiene la tasa de mortalidad por COVID-19 por habitante más elevada del continente. Todos estos elementos están obviamente relacionados. Esta conexión ha quedado repentinamente expuesta con el comienzo de la guerra: quienes más se oponían a la vacuna resultaron ser los partidarios más fervientes de Putin.
Facebook sigue siendo la red social más influyente del país: allí tiene lugar el 90% de la actividad en Internet. Sin embargo, la propaganda también ha gangrenado los medios oficiales y “serios”. Muchos de ellos crean contenido basado en posts de Facebook, que vuelven a publicar sin crítica o comentario alguno. Además, Facebook resulta ser un auténtico laboratorio de discursos de odio, los cuales se propagan fácilmente por los medios oficiales. Recientemente, un simpatizante del partido nacionalista Vuzrazhdane (Renacimiento), invitado de un programa de televisión serio, declaró que la única crítica que tenía hacia Putin era que su intento de blitzkrieg en Ucrania había sido un fracaso.
La sociedad está ferozmente dividida. No recuerdo que Bulgaria haya vivido una polarización así, además agravada por las redes sociales y ciertos personajes públicos, desde hace décadas. Quizás esto pueda parecer duro, pero tengo que reconocerlo: a veces tengo la impresión de estar viviendo los comienzos de una silenciosa guerra civil.
Abrirse a la periferia
Esta parte de Europa no ha estado en el centro de la historia desde 1989. Sin embargo, a través de la literatura, nunca ha dejado de contarse y de ponerse en guardia contra lo que ocurrió en el pasado y podría ahora ocurrir de nuevo. Creo que estos relatos no se han escuchado lo suficiente. Sentimos claramente que la historia aún no ha terminado. Lo sabemos y, por tanto, podemos expresarlo así: hasta que la última herida de la historia de nuestro continente no haya cicatrizado, todo el continente seguirá sangrando. Nadie, sin importar lo lejos o lo despistado que pueda estar, podrá dormir tranquilo. Nos hemos dado cuenta de que el centro de Europa no es un punto fijo entre Berlín y París. El centro de Europa es un punto sensible en constante movimiento, es donde duele, es donde sangra: hoy está en el este, en la orgullosa Ucrania.
En uno de los ensayos más bonitos sobre Europa, Un Occidente secuestrado, escrito en 1983, durante la Guerra Fría, el escritor checo Milan Kundera inicia su relato con el último telegrama desesperado que envía el director de la agencia húngara de prensa en 1956, con su edificio bajo fuego de artillería. El mensaje decía: “Morimos por Hungría y por Europa”. Quería transmitir algo durante aquellos instantes decisivos: la invasión de Hungría por el ejército ruso era la invasión de Europa. No esperéis, actuad. ¿Entendió Europa (u Occidente en esa época) el mensaje? ¿Lo entiende mejor Occidente ahora que se enfrenta a la invasión de Ucrania?
Gracias a Dios, esta vez sabemos por quién doblan las campanas. Los europeos lo han entendido en seguida. El ensayo de Kundera termina con esta amarga conclusión: tras la Segunda Guerra Mundial, Occidente se ha alejado de Europa Central, esta última bajo la influencia de la URSS, considerándola como un mero satélite del imperio soviético, sin identidad propia. Esta inercia – me atrevería a decir – ha continuado en cierto modo después de 1989. La guerra en Ucrania ha devuelto realmente a Europa Central y Oriental a Europa.
¿Supera la periferia al centro en algún aspecto? Sin duda, tiene una sensibilidad más desarrollada hacia lo inminente. La capacidad de oler el peligro. La antigua Europa del Este ha aprendido a sentirlo en sus propias carnes. Por eso me atrevo a decir lo siguiente: no subestiméis los libros, los ensayos o los poemas de esa parte de Europa. Descifrad sus símbolos.
Las palabras no paran a los tanques ni tumban a los drones, pero pueden (¿de verdad pueden?) parar, retrasar o, al menos, hacer dudar a aquellos que manejan dichos tanques y participan en una guerra contra inocentes. Al menos por un instante. Las palabras pueden ayudar a quienes están engañados por las noticias falsas y la propaganda. El hecho de que los horrores de la Segunda Guerra Mundial no se hayan repetido podría deberse, al menos en parte, al trabajo de memoria de los testigos, los escritores y los filósofos.
Esta guerra no terminará cuando se dispare la última bala. Empezó mucho antes del primer disparo y seguramente acabará mucho después del último. Este es el nuevo frente de la vieja propaganda, hoy más fuerte que nunca. Y he aquí el papel de un medio lento pero duradero como la literatura: enseñarnos, como mínimo, la resistencia, la empatía, darnos las herramientas para discernir lo verdadero de lo falso. Alejar las historias de cada uno del epicentro del dolor, construir una memoria que no será mancillada, y, mientras sea necesario, consolarnos.
Ningún tipo de propaganda debe valer más que la memoria de un niño pequeño que huye de la guerra con un número de teléfono garabateado en su brazo.
Iba a escribir una carta totalmente distinta pero entonces llegó la vida. O la muerte. Es lo mismo.
Estaba en una librería en Berlín comiéndome un rollo de canela (por lo visto ya no se puede hacer eso en las librerías) y leyendo a bell hooks cuando descubrí que Dubravka Ugrešić había muerto. Me enteré de la peor manera posible – por las redes sociales – aunque no estoy segura de que haya una buena manera de enterarse de la muerte de tu amiga. Me mudo demasiado como para tener a alguien cercano que venga, me mire con preocupación, tome mi mano y me diga “tengo malas noticias”. No conozco a nadie en esta ciudad, no lo suficiente como para dejar que tome mi mano. Así que me senté allí con mi maldito rollo de canela, con un libro sobre el amor en la mano y con un sentimiento de rabia absoluta.
Recuerdo que mi hermana, que es psicóloga, me hizo descargar hace poco una aplicación que te ayuda a encontrar la expresión adecuada para cada emoción mientras la sientes. Me dijo que podría ayudarme a fijar mis sentimientos con palabras concretas. Así que abrí la aplicación y bajé hasta la categoría “alta energía desagradable”. Las palabras flotaron por mi pantalla en burbujas rojas y naranjas. Impactada. Aterrorizada. Abrumada. Nerviosa. Asustada. Furiosa. Ninguna de ellas funcionaba. Necesitaba una única palabra para mi autora yugoslava preferida ha muerto, y resulta que también era una buena amiga y la única mujer que tuve como ejemplo en esta profesión y estoy enfadada con ella porque teníamos que vernos en dos meses. Pero el idioma me falló. Otra vez.
Entonces miré al libro de bell hooks que aún sostenía en mi mano. La palabra amor en minúsculas – Dubravka también escribió sobre el amor, sobre escribir para ser amada. Cuando me dolía el estómago, me hacía té de menta. Cuando Europa dolía, ella escribía. Y, ya que era tantas cosas a la vez, y al mismo tiempo ninguna (yugoslava, croata, neerlandesa, post esto y lo otro, bruja, mujer, escritora), pensé que era lo más cerca que he estado de definir lo que realmente significaba europea.
Siempre he tenido una relación complicada con las etiquetas de identidad basadas en la geografía. Mi primer pasaporte fue yugoslavo y mi madre aún lo guarda en una vieja caja de zapatos, junto con una lista de instrucciones post-Chernóbil para padres. En Croacia éramos serbios y tuvimos que marcharnos por lo que la propia Dubravka describió en sus ensayos como aire puro croata. Justo cuando sus colegas profesores de la universidad y periodistas la estaban excomulgando por manifestarse contra el nacionalismo, nosotros estábamos instalándonos en Bosnia por las mismas razones. Yo era la chica croata en Banja Luka por mi acento de Zagreb.
Mi padre corregía mi vocabulario en la mesa como si nuestra sagrada serbiedad dependiera de que yo usara la palabra correcta para la cuchara. Años después, cuando me mudé a Belgrado, de repente era la chica bosnia, ya que mi acento de Zagreb había desaparecido hace tiempo, sustituido por vocales de Krajina, que mis profesores y muchos de mis compañeros de universidad despreciaban. Fuera donde fuera, era una extraña y el idioma que hablaba me traicionaba. Finalmente, cuando me mudé a Barcelona a mis veintitantos años, cuando alguien me preguntaba de dónde era simplemente decía yugoslava. No era por nostalgia, sencillamente no me apetecía dar una clase de media hora sobre historia de los Balcanes a nadie. Sin embargo, nunca dije europea.
En España no tardé mucho en darme cuenta de que era de todo menos europea. Mis amigos tenían un montón de historias fascinantes sobre el Erasmus y cambiaban rápidamente de tema cuando se acordaban de que dicho programa nunca existió para los estudiantes bosnios. Su europeidad estaba llena de palabras con las que no me podía identificar; en lugar de eso, encontré mis propias definiciones desentrañándolas. Backpacking significaba tener un pasaporte funcional. Millennial, que había electricidad en tu hogar. Interrail era el Expreso de Hogwarts. En algún punto, rechacé una invitación a una fiesta titulada I miss the nineties! y decidí culpar al dolor de cabeza en vez de dar una lección a un grupo de backpacking millennials sobre la matanza que ocurrió en mi país en aquella época.
A mis veintimuchos, Europa no era más que una serie de y si que me hacía sentir amarga y cínica. ¿Y si hubiera tenido una mejor carrera? ¿Y si hubiera visto el mundo? ¿Y si hubiera crecido echando de menos los noventa? Y aunque me importara en cierto sentido, a mí me parecía que a esta Europa – blanca, cristiana, rica – yo no le importaba demasiado. No sabía nada sobre mi abuela que sobrevivió a la caída de un rayo con cuatro años, le encantaban Maria Callas y las telenovelas mexicanas, y tenía que presentar una autorización escrita para ir al mercado porque tenía un nombre musulmán. Algunos de los hombres que le pedían la documentación fueron sus alumnos de primaria en el colegio local.
Esta Europa pronto empezaría a pagarme por hablar sobre la guerra. Parece que no quería más que escuchar historias macabras. Yo era la chica bosnia en un sofisticado teatro belga, hablando sobre las secuelas de la guerra a gente que necesitó 150 años para quitar la estatua del rey Leopoldo II. Era la chica bosnia en una librería española hablando sobre las secuelas de la guerra a la gente cuyo dictador murió tranquilamente en su cama tras restaurar la monarquía y aún tenía flores en su tumba. Era la chica bosnia sentada en el salón bohemio de una baronesa de la Toscana hablando de las secuelas de la guerra a la gente que pronto dejaría a Giorgia Meloni hacerse con el control de su país. Nunca fui europea, porque no querían a Europa. Querían a la chica bosnia.
Pronto me di cuenta también de que las historias bosnias se contaban más en alemán o en inglés. Los autores bosnios que escribían historias tristes sobre la guerra eran muy apreciados siempre que escribieran en un “idioma grande”. Lo ideal sería que hubieran crecido fuera. Lo ideal sería que no tuvieran acento. Vi a esos autores ganar premios, recibir becas, viajar por el mundo. Y, aunque algunos de ellos son escritores excepcionales y, en mi opinión, se merecen toda la fama y la gloria, mis y si europeos no tardaron en alcanzarme de nuevo. ¿Y si nos hubiéramos ido de Croacia a Reino Unido? ¿A Alemania? ¿A Francia? ¿Y si hubiera sido una backpacking millennial que escribe historias tristes sobre la guerra en un Interrail de Berlín a Praga? El rencor es un muro muy complicado de derribar cuando se construye desde una ausencia de privilegio.
Aún así, Duvrabka me enseñó que el rencor, pese a que los ex yugoslavos vamos a sentirlo siempre respecto a Europa en mayor o menor medida, puede en ocasiones ganar la batalla, pero nunca la guerra. La escritura es comunicación. La comunicación es Amor con A mayúscula. Allí no hay sitio para el rencor. No hay sitio para el cinismo. Me enseñó que Europa puede significar lo que yo quiera, y que, a través de mi propio proceso de definición, puede tal vez crecer, expandirse para recibir a sus otros. El lenguaje, en otras palabras, puede des-otrizarte.
He construido mi propia europeidad muy tarde. Lo he hecho basándome en una idea europea de Amor como el arma definitiva contra el cinismo y una aceptación radical de la diferencia, como dijo Alain Badiou. Es el deseo de comunicar, de conectar, aunque no tengas el privilegio de poder hacer un Interrail a los veintipico. Escribe, me dijo Dubravka. En vez de quejarte sobre tus y si, siéntate y escribe.
En contra de toda la obsesión del mercado con la autoayuda, con el yo, yo y yo, alimentada por potentes algoritmos que sólo sirven para guiarnos directamente hacia productos a nuestra medida, creo que todavía hay sitio en Europa para salir de nuestra burbuja. Todavía hay sitio para sentarse en la acera por la tarde y hablar en un mal alemán con la mujer turca que está cerrando su tienda y quiere llegar a casa a ver un reality. Y cuyo nombre, creo, suena como el de mi abuela. Y también creo que Dubravka la querría mucho.
Lana Bastašić
Esta carta forma parte de Letters on Democracy, un proyecto del 4º Foro sobre la cultura en Europa, en junio de 2023 en Ámsterdam. Organizado por De Balie, el Foro se centra en el significado y el futuro de la democracia en Europa y reúne a artistas, activistas e intelectuales para explorar la democracia como expresión cultural más que política.
En Letters on Democracy, cinco escritores reflexionan sobre el futuro de Europa en una cadena de cinco cartas iniciada por Arnon Grunberg. Los escritores – Arnon Grunberg, Drago Jančar, Lana Bastašić, Oksana Zabuzhko y Kamel Daoud – se reúnen durante el Foro, en el marco de una conversación sobre la Europa que nos espera y el papel de los escritores en esta.
Gracias por recordar en estos tiempos de incertidumbre cierta guerra de hace mucho tiempo y a la gente de Sarajevo, quienes a menudo sintieron que Europa y el mundo les olvidó durante muchos años de asedio. Ahora parece que con Ucrania es distinto, parece haber mucha más solidaridad. Sin embargo, corresponde a la gente de los pueblos y ciudades ocupadas, quienes se despiertan con sirenas de ataques aéreos, decir si realmente pueden sentir esa solidaridad. Oksana Zabuzhko es, sin duda, la persona ideal para hablar de esto en nuestro debate.
Menos de un año después de que Susan Sontag dirigiera la obra de Beckett Esperando a Godot en Sarajevo, yo también llegué a la ciudad sitiada. Formaba parte de un grupo de cuatro escritores que habíamos viajado a Sarajevo para expresar nuestra solidaridad con nuestros compañeros escritores que vivían en la ciudad, constantemente expuesta a bombardeos desde las colinas circundantes. Pero necesitaban ayuda económica más que amistad y palabras amables, así que llevábamos dinero en efectivo bajo nuestras chaquetas flak, bastante dinero, recaudado por PEN Internacional para facilitar la vida de los escritores bosnios. No fue fácil para ellos, uno de ellos quemó casi toda su biblioteca para calentarse a él y a su familia en el invierno glacial de Sarajevo cuando había cortes de electricidad y calefacción.
Susan Sontag en Sarajevo
En Sarajevo, Susan Sontag hizo una pregunta sobre la civilización y la barbarie en Europa, la cual repetimos los cuatro, una banda de extraños escritores viajeros, que llevaban cascos militares y chalecos antibalas. Al llegar al aeropuerto de Sarajevo en una aeronave de transporte militar, rodeados de altas fortificaciones, ametralladoras y alambre de espino, nos dio la bienvenida el irónico letrero del transporte aéreo de Unprofor: Maybe Airlines. Y, en el estrecho trozo de tierra que teníamos que cruzar para abandonar el aeropuerto, las fuerzas de paz francesas habían puesto una señal callejera directamente traída desde París: Champs-Elysées.
Mientras la tragedia de la gente muriendo entre disparos y bombardeos se revelaba, sumidos en la privación y al borde de la inanición, el deseo de supervivencia se sustentaba en un humor bastante negro y en la esperanza de que Europa, el faro de la civilización, acudiera al rescate. ¿Esperando a Godot? Un taxista que había adquirido la habilidad de sortear las calles amenazadas por francotiradores me dijo que de día conducía el taxi y que las noches las pasaba agazapado con su rifle en las líneas defensivas arriba de la ciudad. “Allí espero a mi Godot”, bromeaba.
Susan Sontag, quien vino a Sarajevo desde Nueva York, pudo comprender mejor cómo los maravillosos avances sociales y culturales de Europa se entrelazaban con delirios nacionalistas e ideológicos increíblemente brutales y que tuvieron lugar en el turbulento siglo que se inició en 1914 con el atentado en Sarajevo. Quizás lo entendió mejor que muchos europeos. Y veo que tú también lo entiendes muy bien, Arnon. Por supuesto que lo entiendes, eres escritor, y tu trabajo es hablar sobre el bien y el mal, la luz y la oscuridad, que, como la civilización y la barbarie, no habitan sólo en una nación, sino a menudo en una persona. Pero me temo que muchos, quizás la mayoría de los europeos, tienden al prejuicio y la simplificación.
Las tribus de Europa
En febrero de 1993 me invitaron a París para asistir a un debate… des écrivains, des intellectuels, des politiques, des plasticiens, venus de toute l’Europe… como ponía en la invitación. El debate trataría sobre los cambios tan importantes que había habido en Europa tras las violentas agitaciones políticas y sociales en Europa del Este, la caída del Muro de Berlín, el derrumbe de la Unión Soviética y la guerra en Yugoslavia. Cuando llegué al Palais de Chaillot, habían desplegado un enorme cartel con la silueta de la torre Eiffel de fondo frente a las grandes ventanas. En él se leía: “Les tribus ou l’Europe?”.
¿Las tribus o Europa? Inmediatamente me di cuenta de que me habían invitado al evento en calidad de representante de la parte tribal de Europa. Por lo visto, para los organizadores de este gran debate, la desintegración social y económica de las sociedades comunistas tras revoluciones callejeras, el colapso de la Unión Soviética y la desintegración de Yugoslavia (donde había intensos problemas nacionalistas y religiosos) no era más que un engañoso camino hacia las sociedades tribales – a la barbarie. Un filósofo francés y un ensayista polaco se opusieron a esta simplificación desde el principio. Sin embargo, el debate que siguió desencadenó muchas palabras de esperanza por una Europa unida y tolerante, de solidaridad y derechos humanos.
Sencillamente no pude quitarme de la cabeza esas palabras en el Palais de Chaillot; me vinieron como un flash, muchos años después, al comienzo del nuevo siglo y milenio, cuando el big bang también trajo consigo una unificación formal, o tal vez debería decir la incorporación de los países de Europa del Este a Occidente. Suelo pensar que este proceso no consiguió aportar conocimiento sobre cómo vivía de verdad la gente de Europa del Este. Alguien que haya vivido una gran parte de su vida en Lyon o en Gante, por ejemplo, tiene una experiencia vital diferente a la de quien ha vivido en Praga o Vilna. La vida bajo dictaduras comunistas, con sus pomposas ilusiones de igualdad social, era completamente distinta a la vida bajo la democracia parlamentaria y el capitalismo. Treinta años después, el Muro de Berlín sigue en el recuerdo de muchos europeos.
Señalando a la sociedad del Este
Czesław Miłosz habla claramente sobre esto. Como dice en su libro Native Realm (Rodzinna Europa): La manzana podrida de la tierra es pequeña y no hay más huecos en ella. Pero basta con llegar aquí, a Europa, desde alguna de sus regiones del Este o del Sur, donde los viajeros casi nunca van, y ya eres un recién llegado del Septentrión, de donde sólo saben que hace frío.[Nuestra traducción.]
Mucha gente en Occidente aún cree que su dedo índice tiene que señalar a la sociedad de Europa del Este, como para darle lecciones de democracia y derecho. En el Este, sin embargo, hay mucha gente cuyas grandes expectativas se truncaron en cuanto se dieron cuenta de que la incorporación a la Unión Europea no iba a cambiar sus vidas, no iban a pasar de la miseria a la prosperidad de la noche a la mañana. Durante años, crecieron con la utopía de un comunismo que nunca llegaba a materializarse.
Cuando la utopía finalmente se derrumbó, se agarraron inmediatamente a otra idea utópica: Europa. Prosperidad, democracia, el valle del paraíso: todo llegará solo. Pero nada llega solo. Una vez dije en un debate: “soñamos con la democracia, pero nos despertamos en el capitalismo”, – y de una forma despiadada, ya que todas las sociedades de Europa del Este tuvieron que lidiar con problemas de transición: privatización, divisiones sociales o la influencia de grupos de nouveaux riches en la política, los medios de comunicación y otros ámbitos de la vida.
En Alemania, que tan bien conoces y tanto aprecias, incluso hoy en día, a una persona que vivió en la RDA la llaman “Ossi”, lo que implica algo diferente, y no necesariamente bueno, respecto a alguien que vivía en la parte occidental y a quien se llama “Wessi”. Quizás, Arnon, a alguno le pueda sorprender tu cariño hacia los alemanes, especialmente a quien viene de una parte del mundo que, para ser suaves, ha tenido una mala experiencia con ellos en el pasado. Pero te entiendo hasta cierto punto.
Saber qué no es la democracia
Quizás los alemanes son ahora los que mejor entienden la idea europea. Quien quiera entender Europa debe visitar los museos del siglo XX en Berlín o hablar con alemanes cultos que, debido a su experiencia de vivir bajo dos dictaduras, han superado las locuras nacionalistas e ideológicas. Heiner Müller lo describe muy bien en su autobiografía, que subtituló “La vida en dos dictaduras”.
Por tanto, es una buena idea adquirir al menos un poco de conocimiento de la historia para contemplar el futuro. Sólo cuando sabemos qué no es la democracia podemos entender plenamente lo que es o debería ser la democracia.
Como escritores, preferiríamos que la gente se interesara por nuestra literatura más que por nuestras intervenciones públicas sobre cuestiones sociales. A veces esto es sencillamente imposible. Durante la guerra de Yugoslavia, se publicó mi primera traducción importante en alemán (y, por casualidad, también en neerlandés poco después como De galeislaaf, 1995), la novela The Galley Slave. ¡Qué emoción para un escritor relativamente joven! El libro tenía un diseño muy bonito, y el autor había preparado algunas amables palabras para decir en una entrevista – si es que a alguien le interesaba, como así lo esperaba yo.
En la feria del libro de Frankfurt, todos los focos y las cámaras de televisión apuntaban a la caseta de un editor austriaco que también publicaba libros de autores serbios y croatas, que explicaban nuestras opiniones sobre la guerra… Apenas nadie hizo caso a mi bonito libro, tirado en la mesa. Por la noche, cuando los editores estaban recogiendo sus casetas y las luces se apagaban, una reportera de una radio alemana vino a verme. “Señora”, dije. “¿Podría, si no le importa, preguntarme algo sobre esta novela que acabo de publicar?”. La mujer sonrió amablemente. “Por supuesto”, dijo, “dígame”. Y hablé durante algunos minutos. “Muy bien”, dijo, “pero me gustaría preguntarle: “¿fue Eslovenia, al separarse, la causante de la guerra en Yugoslavia?”.
El futuro como una lista de deseos
¿En qué punto dejamos de ser artistas y nos convertimos – quizás esto es algo más original – en explicadores de situaciones sociales y políticas? Creo que nuestros libros muchas veces pueden proporcionar un análisis más profundo de las circunstancias sociales y las falacias humanas que han provocado las grandes crisis – suponiendo que alguien los lea, claro.
¿El futuro? Podría ser una simple lista de deseos. De momento, está bien saber por qué y cómo hemos llegado a la Europa que tenemos. De momento, está bien saber que hemos llegado a este punto a través de las majestuosas cumbres de la civilización y los abismos más profundos de la barbarie. Está bien saber que, al menos en mi opinión, la Ilustración fue el punto de inflexión que otorgó a las sociedades europeas los postulados culturales y sociales más importantes que hoy en día nos permiten hablar de democracia liberal, apertura, solidaridad y tolerancia.
Seguramente, la Europa de mañana no será la Europa de hoy. Vienen generaciones que están ampliando los horizontes para entender al “otro” y la “inclusividad”, sea lo que sea. Por supuesto, ¿quién puede entender eso mejor que el escritor? Pero en fue la Ilustración, junto con los derechos humanos, cuando se instauró un marco y restricciones para lo que vendría, por ejemplo, la democracia liberal de hoy. No es un espacio sin límites para la experimentación social arbitraria, sino que consiste en la ley, el laicismo, la libertad de expresión, y, por lo tanto, también en una serie de reglas que hagan la convivencia soportable. Y estos factores tendrán que respetarse también en el futuro, si no queremos vernos envueltos de nuevo, como ya ha pasado tantas veces en la historia de Europa, en experimentos sociales violentos en los que nos lanzamos al cuello unos de otros.
Cuando sintamos la tentación de hablar sobre la vieja, cansada Europa, sobre los laberintos en ocasiones sin sentido de la burocracia europea, sobre egoísmo e intolerancia, cuando los pensadores enfadados prevean el declive de Europa, recordemos por qué, aún con todo, tanta gente más allá de sus fronteras, quiere vivir aquí. Preguntemos a los ucranianos por qué están dispuestos a luchar por una vida así. ¿Es posible que la idea de los valores europeos sea más visible y se entienda mejor en sociedades más allá de sus fronteras que en la propia Europa?
El alma de Europa
Uno de los arquitectos de la Europa pragmática que tenemos hoy, y en la que nos sentimos relativamente cómodos, y la que tanta gente más allá de sus fronteras encuentra tan atractiva, fue Jacques Delors, el arquitecto de la integración europea. Delors vio, a principios de los años 90, que la simple unificación económica y política no bastaba para que se mantuviera en el tiempo. Como asustado por su propio pragmatismo, gritó que Europa necesitaba su “alma”.
Hasta para un escritor, la noción de “alma de Europa” suena algo a ficción. Pero, ¿no es el arte, especialmente el arte literario, a menudo crítico, ambiguo, indeciso, incómodo, la verdadera alma europea, la que refleja lo que ocurre en cada alma: momentos de alegría y de tristeza, euforia y desesperación, momentos de amor propio, pero también de mala conciencia, que se abalanzan sobre nosotros de madrugada por nuestras acciones?
Ni que decir tiene, no presento nuestros libros como manuales de comprensión y tolerancia. “Todo arte es bastante inútil”, como decía Oscar Wilde con su estilo sarcástico. Sin embargo, imagino humildemente que nuestros libros pueden, a su manera, responder a la pregunta sobre quiénes somos, de dónde venimos y a dónde vamos, para aquellos que deseen leerlos. Como individuos y como comunidad en toda su diversidad.
Un abrazo, Arnon, nos vemos pronto en Amsterdam.
Drago Jančar
Esta carta forma parte de Letters on Democracy, un proyecto del 4º Foro sobre la cultura en Europa, en junio de 2023 en Ámsterdam. Organizado por De Balie, el Foro se centra en el significado y el futuro de la democracia en Europa y reúne a artistas, activistas e intelectuales para explorar la democracia como expresión cultural más que política.
En Letters on Democracy, cinco escritores reflexionan sobre el futuro de Europa en una cadena de cinco cartas iniciada por Arnon Grunberg. Los escritores – Arnon Grunberg, Drago Jančar, Lana Bastašić, Oksana Zabuzhko y Kamel Daoud – se reúnen durante el Foro, en el marco de una conversación sobre la Europa que nos espera y el papel de los escritores en esta.
A riesgo de forzar la familiaridad o de afirmar compartir ideas con desconocidos sobre un tema muy amplio, me encanta la metáfora de Europa como un “club de swingers” por varias razones.
Para empezar, cuando vivimos en el mundo al que llamáis “árabe”, experimentamos, inicialmente y de forma violenta, esta confusión que atribuimos a Europa entre la libertad sexual y la libertad sin más. En el llamado mundo árabe, liberarse no tiene tanto el sentido de votar libremente, sino, a veces, el de besar en público al ser querido.
Además, los islamistas de nuestras tierras han insistido en el malentendido cultural para ganarse la simpatía de los conservadores, los machistas y los patriarcas. El derecho erótico, la fornicación, el pecado, el mal, la disolución moral, se muestran como los frutos de la democracia liberal, o incluso como la democracia liberal en sí misma; la salvación sería, por tanto, protegerse: de Dios, de la Dictadura.
La segunda razón por la que me gusta la metáfora es que en un club de swingers podemos cruzarnos en ocasiones con voyeurs, esa especie solitaria que avanza para mirar, sin decir nada, testigo sin cuerpo del cuerpo de los demás. Así es como me he considerado siempre cuando viajo a Occidente: voyeur de la democracia europea. Sin poder tocar, esteta, admirador, recluso.
Costuras gruesas
Entonces, sí: hay que vivir fuera de Europa para ser europeo, soñarla y definirla. Y ese fuera puede ser América. Pero lo mejor para definir Europa es vivir en dictadura. Desde ahí, desde ese ángulo muerto, podemos identificar la democracia europea, un poco por defecto, por contraste. Para ello hay que ceder a la ingenuidad, a la síntesis y a la facilidad de análisis. Es la condición para creer en la democracia: vista desde muy cerca, vemos el tejido, las imperfecciones, por supuesto, las costuras gruesas.
¿Acaso importan estas reservas sobre la democracia europea cuando sobrevivimos en una dictadura? No. De esta forma, en el llamado mundo “árabe”, Europa existe, y su democracia también: es, de una vez por todas, aquello que no poseemos. Aquello que reclamamos o aquello que imitamos. Es, al mismo tiempo, aquello que rechazamos en nombre de nuestras identidades de reclusión y del derecho a la diferencia tras las descolonizaciones. Un descolonizado siempre es susceptible y tiene la desconfianza de un superviviente.
Por tanto, he aquí una teoría grosera, ingenua, algo tramposa, ya que cierra el debate que se espera entre nosotros. Pero también es esencial para mantener el equilibrio. Me conformo con este sueño de Europa. El resto de mis reservas ya vendrán más tarde, si consigo un futuro. En cuanto a mis dudas, prefiero utilizarlas en la literatura más que en definiciones definitivas.
Voyeur en el club swinger europeo
Como voyeur, ¿por qué es importante esta democracia a la que tanto miro en este club? Es importante por la ley de consecuencias: mientras que la democracia se debilita en Europa, se cuestiona por los excesos, se reduce por el efecto de las invasiones bárbaras internas de los populistas, esto refuerza en mi tierra la dictadura, el autoritarismo y el desprecio por el ideal de la democracia. Nuestros dictadores han alimentado bien este atajo para el espectáculo en Europa: “¿La democracia? Es el caos, cuidado con vuestros deseos imprudentes”, repiten.
Un poco injusto, un poco en el espectáculo de la predicación, yo reiteraba, a menudo en conferencias para europeos que “vuestros compromisos son nuestras catástrofes”. Alertaba sobre el sentido de la democracia europea y lo que trasciende a su geografía, sus confines. Hablaba de islamismo apoyado por el sentimiento de culpa colonial, de populismo dopado por la nostalgia de la identidad exclusiva. Es una retórica exagerada, pero tiene el beneficio de la brutalidad y la responsabilización: la democracia europea es una necesidad que la supera.
Obviamente, le damos vueltas a otras cosas: ¿es la democracia una exclusividad de Europa occidental? ¿Se puede exportar a través de desembarcos y ONGs? ¿Es una historia local o una universalidad engañosa? ¿Es una especificidad cultural o humana? En el mundo “árabe” no paramos de buscar definiciones y encerrarnos en las castas. Al final, solemos optar por el exilio. Porque es mejor vivir en una democracia mal definida que en una dictadura en la que nos agotamos definiendo la democracia.
¿Demasiada democracia?
La democracia no sabe defenderse, me repetía una amiga tunecina: lo vemos Europa. Lo veo: extraña paradoja en la que la meta de una tierra de comodidades es alcanzar el equilibrio de fuerzas por un reblandecimiento generalizado.
Segunda prueba: ¿demasiada democracia mata a la democracia? No lo diría muy alto, pero lo vivo en el “sur” y eso me autoriza al despecho: cuando examino un poco las noticias de “militantes-selfie” que defienden el derecho de los mosquitos a picarnos, que manchan pinturas de Van Gogh con tomate o que pegan sus manos al capó de choches para salvar el mundo, me pregunto si el exceso de democracia no mata a la democracia.
¿Tercera prueba? Quizás tenga derecho a una cita, al menos: citaré a Jorge Luis Borges. En uno de sus poemas dice lo siguiente: “El que mira el mar ve a Inglaterra”. El efecto de condensación funciona genial y provoca una ensoñación inmediata: el imperio, la inmensidad, Inglaterra, la aventura, todos esos barcos construidos, los nudos marinos y el fin del mundo conocido. Un país entero se define por la anulación de sus fronteras. Todo se encuentra en el mar y se disuelve en él. Por una vez, dos cosas diferentes, el mar e Inglaterra, se imaginan como lo mismo mientras siguen siendo dos cosas diferentes.
Democracia inconsciente
De este modo, respecto a la democracia en Europa, el que, desde nuestra tierra, al “sur” del mundo, mira al mar, ve a Europa. Para un escritor, es un poema de Borges o una metáfora hermosa. Para un inmigrante clandestino que espera al buen tiempo para remar rumbo a España, todo se encuentra en estas palabras, de una vez por todas: el mar es Europa, es decir, la libertad, el más allá sin cadáver, otra parte, la evasión, el infinito, el sexo sin pecado, el intercambio de pareja y el voyerismo, la fortuna.
Europa sigue siendo una democracia, pero no lo sabe. Es el último capricho de su belleza. Esa especie de inocencia que incomoda y se vuelve crueldad. Pero nosotros, en el “sur”, lo sabemos: podemos definir la democracia. Precisamente, cuando me invitan a Europa, es para poder expresar mejor la esencia de la democracia. Porque vengo de la barbarie cósmica del resto del mundo, porque sé lo que cuesta. Porque sé dónde empieza y dónde termina. Porque un voyeur atento y discreto tiene más que contar que un swinger ocupado acariciando o mordiendo a los demás. Y, en este caso, la metáfora irá más lejos: la amenaza para Europa es, sobre todo, que ese importante lugar deje de ser deseado.
Conque sí: defendamos la democracia liberal europea. Para nosotros, la gente del “sur”, de las dictaduras, es el único lugar hacia el que nadar cuando nuestros países se hunden. Y es el único lugar en el que podemos gritar que la democracia no existe sin que esa supuesta dictadura nos detenga. Por la democracia, pues, repartámonos las tareas: necesitáis escuchar para mejorar, y yo necesito creer en vosotros para esperar que un día llegue a mi tierra. De momento, en el mundo “árabe”, el único club swinger posible es el paraíso celestial. Y eso viene tras la muerte o el asesinato. La vuestra o el mío.
Durante siglos, Europa ha conocido la extensión. Por la colonización y la invención de la universalidad. Hoy en día, se retracta en la culpabilidad y el perdón. Los “bárbaros” se imponen para convertirla a las creencias antaño superiores. ¿Tiene el europeo un alma o una animalidad? ¿Es su desnudez el primitivismo indecente? ¿Hay que taparlo o destaparlo? ¿Hay que convertirlo y reeducarlo?
Ya sabemos todos cómo esta historia de encuentro desigual termina de momento: muy mal para uno de los dos. Europa aparece, sobre todo, como una geografía insular. Poco importa que tenga fronteras. Contemplarla es mirar al mar. Lo que soñaríamos, con la buena o la mala fe del militante democrático del “sur”, con la inocencia y los esfuerzos por hacer, es que estuviera en todas partes. Que siguiera siendo la prueba de que la otra orilla existe. Los inmigrantes clandestinos en el Magreb miran al mar como los creyentes miran al cielo. Y con las mismas esperanzas falsificadas.
Queridos Lana Bastašić, Drago Jančar, Oksana Zabuzhko, esto no es, obviamente, una respuesta. La primera regla de un voyeur es guardar silencio.
Kamel Daoud, Orán (Argelia), 15 de mayo de 2023
Esta carta forma parte de Letters on Democracy, un proyecto del 4º Foro sobre la cultura en Europa, en junio de 2023 en Ámsterdam. Organizado por De Balie, el Foro se centra en el significado y el futuro de la democracia en Europa y reúne a artistas, activistas e intelectuales para explorar la democracia como expresión cultural más que política.
En Letters on Democracy, cinco escritores reflexionan sobre el futuro de Europa en una cadena de cinco cartas iniciada por Arnon Grunberg. Los escritores – Arnon Grunberg, Drago Jančar, Lana Bastašić, Oksana Zabuzhko y Kamel Daoud – se reúnen durante el Foro, en el marco de una conversación sobre la Europa que nos espera y el papel de los escritores en esta.
Traducción del francés por Javier Herrero González
Queridos Lana Bastašić, Kamel Daoud, Drago Jančar, Oksana Zabuzhko,
Qué surrealista y emocionante escribir una carta sobre Europa a cuatro personas que no conozco. Pocos temas causan tantos malentendidos como Europa. Es algo así como entrar en un club de swingers por primera vez. Ya que se han utilizado tantas metáforas para hablar de Europa, ¿por qué no esta? Un club de swingers.
En cualquier caso, Europa debe estar en nuestros corazones, al menos lo bastante cerca, ya que todos estuvimos de acuerdo en participar en un foro sobre Europa y el futuro de la democracia. No hace falta ser un cínico para suspirar discretamente y preguntarse: ¿otra vez? ¿El día de la marmota? Y, aunque todos tenemos diferentes edades y orígenes, imagino que todos habéis participado en varios eventos diferentes donde los participantes tienen que hablar más o menos sobre este mismo tema.
La fragilidad de la democracia liberal se da por hecha, es posible que la democracia liberal sea ahora algo más frágil de lo que era, pongamos, en 1990, pero siempre ha sido frágil. Y la respuesta a la pregunta sobre cómo de frágil y amenazada está la democracia liberal depende siempre del tiempo y el lugar. Digo esto como universalista reticente. Después de todo, los primeros años de los noventa también fueron la época de la guerra en Yugoslavia que ya ha desaparecido prácticamente del inconsciente colectivo, al menos fuera de la antigua Yugoslavia. En Sarajevo, en 1993, la fragilidad de la democracia se tuvo que vivir de otra forma que en París, Londres o Milán.
Como todos sabéis, en 1993, Susan Sontag fue a Sarajevo, una ciudad entonces bajo asedio, para dirigir Esperando a Godot. Escribió que ya había estado antes en Sarajevo y que la gente de allí le dijo: “Somos parte de Europa. Somos la gente de la antigua Yugoslavia que defiende los valores europeos: laicismo, tolerancia religiosa y multietnicidad. ¿Cómo puede el resto de Europa dejar que nos pase esto?”.
Sontag respondió que “Europa es y siempre será un lugar para la barbarie tanto como lo es para la civilización, no querían oírlo. Unos meses después nadie discutiría tal afirmación”.
El filósofo alemán Adorno afirmó que la barbarie se inscribe dentro del principio de civilización. Podemos debatir lo que Adorno quiso decir exactamente, pero también podemos simplemente llegar a la conclusión de que toda civilización necesitará bárbaros, fuera de sus límites o dentro de su comunidad, para distinguirse de lo que aún no está civilizado. No soy para nada un acérrimo conservador, pero dudo que, si los humanos pudiéramos vivir sin un enemigo, fuera posible conformar una identidad colectiva sin enemigos reales o fantasías sobre enemigos percibidos.
También me pregunto si treinta años después del viaje de Sontag a Sarajevo podemos seguir afirmando que el laicismo, la tolerancia religiosa y la multietnicidad son valores europeos. De no ser así, propongo que no perdamos mucho tiempo lamentándonos. La realidad no cumplió nuestras expectativas, quizás Europa nos haya decepcionado. Pero sigamos avanzando. La decepción respecto al presente es tan común como la glorificación de un casi siempre mítico pasado. La otra cara de la moneda es la tendencia a ver el pasado, preferiblemente el de cada uno, como una serie de crímenes y fechorías que deben juzgarse. Estoy muy a favor, y quién no, de un análisis histórico tan meticuloso e imparcial como sea posible – obviamente, un análisis histórico neutral es imposible, lo sé. La tendencia a ver la historia como un ejercicio de juicio es enemiga del entendimiento y del análisis. En ocasiones, no podemos evitar juzgar el pasado para corregir un estado de las cosas en el presente. Pero está claro que existe una zona gris de actos, sin negar que hay víctimas y verdugos, donde la moralidad y las decisiones de la gente no siempre están claras. No estoy seguro de cómo actuaría en las condiciones extremas de una guerra o una persecución. Desde que llegué a la conclusión de que soy un pecador promedio – no soy nada religioso, pero las palabras “pecador promedio” resumen bien esta zona gris – mis expectativas respecto a mí mismo en esas circunstancias no son muy grandes.
Un amigo me dice cada vez que cenamos que un pecador necesita un futuro y un santo un pasado. Espero que estemos de acuerdo en que todos necesitamos un futuro. La pregunta es: ¿qué tipo de futuro necesitamos? ¿Y para quién? ¿Debemos incluir a otros animales en nuestros planes? ¿Los burros de Europa también son europeos?
El poeta y dramaturgo alemán Friedrich Schiller escribió “Deutschland? Aber wo liegt es? Ich weiß das Land nicht zu finden; / Wo das gelehrte beginnt, hört das politische auf”.[1. Nuestra traducción: ¿Alemania? Pero, ¿Dónde está? No sé cómo encontrar el país. Donde empieza la erudición termina la política.] Prometo que ya paro de citar tantos nombres. Pero, ¿podemos practicar el arte de la conversación sin citar ningún nombre? Por alguna razón u otra siempre he sentido debilidad por Alemania. Aunque me mudé de Ámsterdam a Nueva York en 1995, me encantaría ser alemán más adelante, sea lo que sea lo que ello signifique o implique. Por lo menos, tener un pasaporte alemán. Eso es todo, ¿no?
En cualquier caso, la pregunta de Schiller se aplica también a Europa. Alemania ha encontrado sus fronteras, al menos por ahora, pero Europa aún está ocupada descubriendo dónde termina. Los británicos querían ser europeos fuera de concurso, y ahora muchos de ellos están algo decepcionados con ese estatus. Los británicos ya han sido suficientemente ridiculizados, y son maestros en reírse de sí mismos, al César lo que es del César.
¿Es Europa la historia de Europa? ¿Hay una historia común? ¿Cuánta historia necesitamos para forjar nuestro futuro? ¿Necesitamos otra utopía? ¿O debemos, habiéndonos vuelto más tristes y sabios tras tantas utopías fallidas, tratar de encontrar algo de felicidad en la imperfección?
No es aconsejable convertirse en prisionero de la historia, o en prisionero de los mitos y leyendas que muchas veces acompañan al relato histórico. Cuando el conservadurismo y el tradicionalismo se permiten convertirse en dichos prisioneros, es cuando empieza a tomar forma su faceta más fea e intolerante.
La posibilidad de escapar, para mí esa es la esencia de lo que significa ser un mortal, un ser humano, como queramos llamarlo. Escapar es posible, a veces inevitable; a veces la huida será aplaudida, otras el escapista será catalogado de cobarde, pero eso es para mí menos importante.
Si quiero defender la democracia liberal, y creedme que quiero hacerlo (que quiera morir por ello ya es otro tema), para mí eso implica ser capaz de vivir con gente que no siente ningún tipo de admiración por este sistema político.
No creo que la decencia signifique querer defender la democracia liberal, eso sería una falta total de imaginación e iría en contra del espíritu de la libertad. Ni siquiera estoy seguro de que hablemos de lo mismo al usar las palabras “democracia liberal”.
Diría que es arrogante asumir que, porque somos autores, por nombrar uno de nuestros más pequeños comportamientos comunes, debemos suscribir las mismas opiniones, debemos tener una serie de creencias que nos unen.
Para mí, la democracia liberal implica que puedo vivir con gente a la que le apasionan cosas que yo odio, que puedo incluso cenar con ellos. Exagerando un poco, esto significa que puedo vivir con gente que quiere matarme. Mientras se abstengan de hacerlo, no tengo ningún problema en especial con sus deseos. Tienen derecho a tener sus fantasías y sus aficiones, siempre y cuando respeten la ley. Y esta es para mí otra característica de la democracia liberal, que puedo sentirme protegido por la ley, que no tengo que tomarme la justicia por mi mano ni sobornar a policías, jueces y fiscales.
También puedo vivir con gente que tiene ideales políticos que considero peligrosos, repugnantes y probablemente inmorales. No hay una autoridad central que nos diga qué pensar y qué no, a quién admirar y a quién no, a quién creer y a quién no. Este es el sistema del que hablo.
Mudándome a Nueva York me volví europeo. Probablemente es más fácil ser europeo cuando no se vive en Europa.
Europa también es un anhelo, una tierra prometida en la distancia. En cuanto pones un pie en la tierra prometida, te olvidas de la promesa.
Ni que decir tiene que hay muchas tentaciones. La oscuridad está allí. Algún filósofo – os lo prometí, no más nombres – dijo que la libertad es extraña.
Pero la tentación no es una autoridad con un servicio secreto y un ejército para inculcar por la fuerza una serie de creencias a sus ciudadanos. Puede que vivamos bajo el yugo del mercantilismo – ¿tiene la novela un futuro económico, o debemos excluir el dinero de la ecuación de una vez por todas para que el artista sólo necesite a un mecenas rico? – pero no es lo mismo que un régimen brutal. Tan sólo pensad en Irán.
Si me creyera un misionero cuya tarea es convertir a los demás para que sigan mis creencias, mi manera de ver el mundo, mis problemas, mis ideas sobre la justicia, no me estaría tomando la libertad en serio. Un escritor quizás tenga una visión del mundo (probablemente), y a menudo la usa para atraer a los lectores hacia el mundo a través de sus ojos, pero eso no es lo mismo que convertir a alguien activamente. Lo que me molesta de muchas conversaciones y algunos de mis contemporáneos, algunos de mis mejores amigos, es que no pueden parar de convertir a los demás. Haz lo correcto. Cree lo correcto. Di lo correcto. No me hice escritor para vivir la vida o la vida intelectual de un boy scout.
¿Es Europa algo más que mera geografía? Y si es así, ¿Cómo definimos ese más, podemos ponernos de acuerdo en valores sin volverlos tan genéricos que se haga evidente que se han formulado sólo para no ofender a nadie?
El escritor siempre ha estado ahí para ofender a la gente, pero no sólo porque sí.
Lo que espero de un escritor es que trabaje duro para ser lo más honesto posible, y la honestidad y el caer bien no siempre van de la mano.
Por un lado, me encantaría agradar, porque me encantaría que también me recordasen como simpático a tiempo parcial, pero, por otro, no quiero traicionar a nuestra profesión.
A la gente que nos invitó, a la gente que nos pagó, a nuestros lectores puede que no les guste lo que tenemos que decir. En el peor de los casos, siempre podemos pedir perdón.
Deseando veros en Ámsterdam,
Un abrazo,
Arnon Grunberg
Esta carta forma parte de Letters on Democracy, un proyecto del 4º Foro sobre la cultura en Europa, en junio de 2023 en Ámsterdam. Organizado por De Balie, el Foro se centra en el significado y el futuro de la democracia en Europa y reúne a artistas, activistas e intelectuales para explorar la democracia como expresión cultural más que política.
En Letters on Democracy, cinco escritores reflexionan sobre el futuro de Europa en una cadena de cinco cartas iniciada por Arnon Grunberg. Los escritores – Arnon Grunberg, Drago Jančar, Lana Bastašić, Oksana Zabuzhko y Kamel Daoud – se reúnen durante el Foro, en el marco de una conversación sobre la Europa que nos espera y el papel de los escritores en esta.
A la veille de l’élection présidentielle en Ukraine, notre correspondante à Odessa nous adresse son analyse du principal clivage qui marque l’opinion. Après des mois de grave tension et de multiples pressions vivement ressenties par la population, l’oscillation entre l’ancien et le nouveau pourrait favoriser le succès d’un candidat qui l’emporterait en parvenant à se rallier les voix des indécis. L’auteur, professeure de sociologie des médias à l’université d’Odessa (Ukraine) contribue à la revue Sens public depuis 2013 : voir la page http://www.sens-public.org/spip.php?auteur1042
L’analyse des attentes socio-politiques et des dispositions des électeurs ukrainiens à la veille de l’élection présidentielle manifeste qu’une ligne de partage principale est structurée par l’opposition de l’ancien et du nouveau.
Longtemps en tête du train de la démocratie, le Vieux Continent semble aujourd’hui souffrir de nombreux soubresauts pouvant s’avérer, d’ici quelques semaines, néfastes pour son futur politique.
Les fragilités associées à la construction européennes se manifestent de manière récurrente à l’occasion des scrutins locaux et nationaux qui voient le plus souvent l’opinion sanctionner les gouvernements au motif de leur engagement pro-européen.
Sur le chemin des élections
Andrej Kiska a remporté les élections présidentielles en Slovaquie avec 59,4 % des voix à l’issue du second tour de samedi 29 mars 2014. L‘élection d’un milliardaire philanthrope euroconvaincu peut paraître une bonne nouvelle. Par contraste, les Municipales en France ont vu une percée claire du Front National, parti populiste, xénophobe et anti-européen, dont la réédition au moment du scrutin européen ne présage rien de bon. De même, la victoire du parti de Viktor Orban aux législatives en Hongrie ne fait qu’accentuer cette crainte parmi les europhiles.