In Platonis Phaedrum Scholia: 266b3-4

διαιρέω, συνάγω

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Σωκράτης
τούτων δὴ ἔγωγε αὐτός τε ἐραστής, ὦ Φαῖδρε, τῶν διαιρέσεων καὶ συναγωγῶν, ἵνα οἷός τε ὦ λέγειν τε καὶ φρονεῖν:

Socrate
Moi-même, Phèdre, je suis amoureux de ces procéssus de division et de synthèse qui permettent de parler et de penser.

Platon, Phèdre, 266b3-266b4

Socrate est amoureux des discours. Il a dit qu’il serait prêt à marcher jusqu’à Mégare pour en écouter. Il a même aafirmé qu’il est “malade pour entendre des discours”. Maintenant son amour, sa manie - en effet, à la foi maladie et délire divin - se précise: ce qu’il aime ce sont les deux structures, l’analyse, la division, la diairésis (du verbe διαιρέω, diviser), et la synthèse, le fait de remettre ensemble une multiplicité de choses en une unité (συνάγω).

Ce sont ces deux structures qui nous permettent de parler et de penser. Cela signifie que les discours ne sont véritablement des discours que s’ils respectent ces structures argumentatives et ces structures argumentatives ont un fondement ontologique, comme nous l’avons vu. En jeu ici est le rapport entre λόγος et Être: il y a une homothétie entre la parole et l’Être. C’est pour cela et de cela que Socrate est amoureux. Ce n’est pas le parler sans fondement des sophistes, ce ne sont pas des mots qui ne sont que du flatus vocis qui intéressent Socrate. Ce n’est pas pour entendre le beau son de la voix de Phèdre - ou les mots de Lysias - qu’il est prêt à marcher jusqu’à Mégare: c’est pour regarder ce qui est, c’est pour essayer de se remettre dans l’hyperouranion, à la suite d’un dieu.

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