In Platonis Phaedrum Scholia: 266b5-7
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Σωκράτης
ἐάν τέ τιν᾽ ἄλλον ἡγήσωμαι δυνατὸν εἰς ἓν καὶ ἐπὶ πολλὰ πεφυκόθ᾽ ὁρᾶν, τοῦτον διώκω ‘κατόπισθε μετ᾽ ἴχνιον ὥστε θεοῖο.’
Socrate
Et si je pense qu'une autre personne sait voir des choses qui peuvent naturellement être rassemblées en une unité ou divisées en une multiplicité, je la suis en me mettant sur ses traces comme si c'était un dieu.
Platon, Phèdre, 266b5-266b7
L’amour pour les discours est un amour pour l’ontologie, pour l’essence des choses, on vient de le dire. Et cet amour se transforme ensuite en amour pour des personnes. Ainsi Socrate a suivi Phèdre à l’extérieur de la ville, pour l’écouter - ou plutôt pour chercher l’essence, la vérité, avec lui. De la même manière il suivrait celui qui est capable de saisir les essences.
Il est souvent question de suivre quelqu’un, dans ce dialogue. Socrate disait qu’il suivrait Phèdre comme un bête suit celui qui lui montre de la nourriture. Il a ensuite été longuement question de suivre les dieux, dans le cortège dans l’hyperouranion. Et maintenant il s’agit de suivre celui qui est expert dans les arts analytique et synthétique.
Pour souligner cette idée de séquelle, Socrate cite Homère en adaptant un vers de l’Odyssée: dans le livre 2 de l’Odyssée - mais aussi ailleurs - on trouve l’expression “ὁ δ᾽ ἔπειτα μετ᾽ ἴχνια βαῖνε θεοῖο”, il suivit la déesse sur ses pas. C’est Ulysse qui suit Athéna. Socrate suit celui qui connaît les essences comme avant dans le dialogue on a parlé des âmes qui suivent leur dieux. Car c’est en effet la même chose: il s’agit ici aussi de connaître la véritable essence des choses.