In Platonis Phaedrum Scholia: 266b8-c1
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Σωκράτης
καὶ μέντοι καὶ τοὺς δυναμένους αὐτὸ δρᾶν εἰ μὲν ὀρθῶς ἢ μὴ προσαγορεύω, θεὸς οἶδε, καλῶ δὲ οὖν μέχρι τοῦδε διαλεκτικούς.
Socrate
Et ceux qui sont capables de faire cela, que le nom que je leur donne soit juste ou pas, dieu le sait, je les appelle jusqu'à présent, dialecticiens.
Platon, Phèdre, 266b8-266c1
Il faut nommer les personnes dont on est en train de parler: ceux qui maîtrisent l’art de ressembler le multiple en une unité et de démembrer une unité en parties. Et les noms sont très importants. L’importance des noms est profondément liée au discours que Socrate est en train de faire et qui tend à relier les mots avec les choses. Il n’y a pas de représentation, il n’y a pas d’imitation dans les discours et dans les mots de Socrate: les mots sont les choses, si ces mots sont les bons. Si les mots imitent, s’il y a un décalage quelconque entre les mots et les choses, alors les mots ne sont pas les bons. Le λόγος est à la fois un mot, un discours sur les choses et l’ordre interne des choses elles-mêmes, leur essence, leur raison d’être.
Il est donc fondamental de donner les bons noms, c’est pourquoi Socrate fait appel - encore une fois - à un dieu. Dieu garantit que le nom soit le bon. Les dialecticiens sont ceux qui sont habiles dans les arguments logiques, ceux qui sont capables de parler. L’adjectif διαλεκτικός vient du verbe διαλέγω, composé par la préposition δια, entre, parmi, à travers, plus le verbe λέγω, parler, choisir, ordonner. Être dialectique signifie donc à la fois être capable de s’orienter parmi les discours et parmi les arguments et être capable de les choisir, de les ordonner. Être dialecticien signifie posséder le discernement (discerner est une possible traduction latine du verbe διαλέγω, justement: choisir entre des choses). La dialectique souligne l’homothétie entre les mots et les choses: s’orienter dans les arguments signifie être capable de discerner et de trier les choses elles-mêmes.
