In Platonis Phaedrum Scholia: Metalegomena 274b1

μετά, γράφω

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Nous voici à la dernière partie du dialogue. Cette fois, la rupture entre les parties est moins évidente, on pourrait presque ne pas la percevoir et ne voir qu’une continuité. En effet, la partie sur l’art oratoire avait commencé en posant la question: que signifie parler et écrire bien? Socrate avait dit qu’il n’est pas honteux de parler ou d’écrire, mais de le faire mal. Il fallait donc analyser comment on peut parler et écrire bien..

Cette question est suivie par la parenthèse sur les cigales et sur la σχολή qui sert à dire que les deux personnages ont - ou doivent trouver - le temps pour poser cette question et chercher une réponse. Mais après cette parenthèse l’écriture disparaît.

Socrate formule l’hypothèse qu’ensuite il démontrera: le fondement pour bien parler est la connaissance de la vérité à propos du sujet dont on parle. L’écriture a disparu de l’hypothèse et elle ne sera plus au centre du discours. Elle sera mentionnées trois fois mais seulement en parlant des manuels de rhétorique, ces écrits qui sont censés contenir l’ensemble des règles pour devenir orateur.

L’écriture a disparu. L’écriture reste un impensé dans toute cette longue analyse de l’art du discours. Mais elle était pourtant la protagoniste de la question initiale. L’écriture s’échappe, se dérobe. Elle a ouvert le dialogue depuis une cachette: sous le manteau de Phèdre. Elle a été mise au découvert par Socrate avec la force. Socrate l’a découverte, l’a montrée du doigt en a affirmé l’importance.

Mais là, c’est Socrate lui-même qui l’a laissée glisser dans une nouvelle cachette en développant toute son analyse sans jamais la thématiser…

μετά, γράφω scholia