In Platonis Phaedrum Scholia: 258d2-4
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Σωκράτης
ἀλλ᾽ ἐκεῖνο οἶμαι αἰσχρὸν ἤδη, τὸ μὴ καλῶς λέγειν τε καὶ γράφειν ἀλλ᾽ αἰσχρῶς τε καὶ κακῶς.
Φαῖδρος
δῆλον δή.
Socrate
Mais ce que je trouve honteux est le fait de ne pas parler et écrire bien, mais mal et de façon honteuse.
Phèdre
C'est clair.
Platon, Phèdre, 258d2-258d4
Ce n’est donc pas l’écriture à être honteuse, mais son contenu. Ce n’est pas le fait d’écrire, mais ce qu’on écrit. Cette affirmation peut sembler surprenante dans le dialogue qui, ensuite, proposera une critique féroce de l’écriture. Cette affirmation semble par ailleurs renvoyer à une sorte d’idéalisme abstrait, selon lequel la matière ne compterait pas dans la production du sens. Un idéalisme de ce type est évidemment présent chez Platon. Nous en avons déjà discuté en parlant du corps comme tombeau de l’âme.
Mais le Phèdre reste très ambigu: car a cette affirmation idéaliste et immatérialiste suivra une discussion serrée sur les implications de l’écriture…