In Platonis Phaedrum Scholia: 276a8-9

ζάω, ἔμψυχος, εἴδωλον, μίμησις

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Φαῖδρος
τὸν τοῦ εἰδότος λόγον λέγεις ζῶντα καὶ ἔμψυχον, οὗ ὁ γεγραμμένος εἴδωλον ἄν τι λέγοιτο δικαίως.

Phèdre
Tu dis le discours de celui qui sait, vivant et animé, dont le discours écrit pourrait être justement défini une image?

Platon, Phèdre, 276a8-276a9

Phèdre nous donne d’autres informations sur ce discours légitime, écrit dans l’âme. Son intervention semble compléter celle de Socrate: le discours écrit dans l’âme est le discours du sage, de celui qui connait (οἶδα). Ce discours, à différence des discours écrits (on devrait ajouter: sur un papyrus) ne se limite pas à sembler vivant, il l’est. Il vit (ζάω) et il est ἔμψυχος (littéralement “animé”, l’adjectif vient évidemment de ψυχή). Il est donc capable d’agir, il n’est pas passif comme son frère.

Le discours écrit n’en est qu’une imitation, un εἴδωλον. La théorie de la μίμησις de Platon s’affirme clairement ici - c’est la théorie développée dans la République où on explique la hiérarchie ontologique entre ce qui est réel et ce qui est μίμησις, imitation et qui a donc un degré inférieur de réalité.

Le discours écrit est donc une représentation de l’autre discours, écrit dans l’âme, exactement comme dans le cas de la peinture d’animaux: le sujet peint n’est qu’une imitation non vivante du sujet réel.

ζάω, ἔμψυχος, εἴδωλον, μίμησις scholia