In Platonis Phaedrum Scholia: 274b8-9

χαρίζομαι

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Σωκράτης
οἶσθ᾽ οὖν ὅπῃ μάλιστα θεῷ χαριῇ λόγων πέρι πράττων ἢ λέγων;
Φαῖδρος
οὐδαμῶς: σὺ δέ;

Socrate
Or, sais-tu comment on peut plaire le plus au dieu en matière de discours, dans les actions comme dans les paroles?
Phèdre
Non, et toi?

Platon, Phèdre, 274b8-274b9

Socrate a appris la leçon de son démon. Il ne refera pas la même erreur qu’il a faite dans son premier discours. Il suivra sa propre conclusion: en matière de discours, il faut essayer de faire plaisir (χαρίζομαι) aux dieux et non aux êtres humains. Cette considération est donc fondamentale pour la cohérence: Socrate a déjà fait un discours sur l’amour, son premier, pour essayer de plaire à Phèdre. Après ce discours blasphématoire - justement parce qu’il n’était pas adressé à un dieu - il a été rappelé à l’ordre par son démon qui l’a obligé à faire une palinodie. Suite à sa palinodie il a pu réfléchir sur la raison pour laquelle son second discours était le seul des trois à être digne d’un tel nom. La conclusion est justement qu’un discours doit être fait pour plaire aux dieux. Et maintenant on arrive à une sorte de mise en pratique de tous les enseignements qu’on a pu acquérir jusqu’ici.

Ce discours final de Socrate est un exemplification des principes que le reste du dialogue a découvert. Et le premier principe est donc évoqué en début de discours. Il faut faire plaisir aux dieux.

Mais comment? Phèdre semble avoir compris ce principe, mais ne sait pas comment l’appliquer et laisse encore l’initiative à Socrate: je n’en ai aucune idée, et toi?

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