In Platonis Phaedrum Scholia: 274b2-3

τέχνη, ἀτεχνία

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Σωκράτης
οὐκοῦν τὸ μὲν τέχνης τε καὶ ἀτεχνίας λόγων πέρι ἱκανῶς ἐχέτω.
Φαῖδρος
τί μήν;

Socrate
Que cela suffise donc pour ce qui concerne l'art et le non art des discours.
Phèdre
Très bien.

Platon, Phèdre, 274b2-274b3

Pourquoi l’écriture avait-elle disparu? De quoi a parlé Socrate jusqu’à maintenant? Il devait répondre à la question: “comment on parle et on écrit bien?” Mais il n’a pas parlé d’écriture.

Cette reprise me semble encore plus étonnante, car Socrate affirme justement avoir parlé à propos de l’art et de la non art des discours et d’avoir épuisé le sujet. τέχνη et ἀτεχνία: l’art et son contraire. Et cet art ne semble donc pas inclure l’écriture. Cette phrase, qui semble clore la partie précédente, ouvre en réalité la suivante car elle commence par dire ce que l’écriture n’est pas: elle n’est pas une partie de l’art des discours.

Socrate exprime ici une vision naïve de la place de l’écriture: d’abord on produit un discours et ensuite on se demande s’il faut l’écrire. L’art et la non art des discours concernent la production des discours et non leur éventuelle pérennisation avec l’acte d’écriture. Mais comment et où on produit les discours? La réponse semble être qu’un discours (λόγος) ne peut qu’être dit à l’oral (λέγω). Pourtant Socrate avait déjà fait des observations sur le fait que certains discours naissent écrits. On dirait presque que cette affirmation naïve est volontaire et sert pour commencer l’analyse du point de vue le plus répandu, le plus trivial; une sorte de bon sens commun sur la place normale de l’écriture.

τέχνη, ἀτεχνία scholia