In Platonis Phaedrum Scholia: 274a10-b1

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Platon, Phèdre, 274a10-274b1

C’est une réplique quelque peu sibylline. Il est difficile de savoir exactement à quoi fait allusion Socrate. Il semblerait qu’on parle de maux dérivés de la recherche de la vérité, vu que c’est de cette recherche qu’on a parlé avant. Phèdre a mis en question la possibilité d’atteindre la vérité et la réponse de Socrate change de sujet et revient, on dirait, sur la question des efforts nécessaires. Le chemin est difficile et long, il n’y a pas de raccourci possible. Mais cette fatigue est supportable et même agréable, même “belle” en vue de son objectif.

Cette affirmation semble complémentaire à la précedente où Socrate disait que la rhétorique sera anoblie par le fait qu’elle dépend de la recherche de la vérité.

Essayons de résumer ce chiasme. Socrate a dit que la capacité de bien parler et de plaire ainsi aux hommes n’est qu’un effet secondaire (πάρεργον) de la recherche de la vérité propre du philosophe, qu’on obtient en appliquant la méthode dialectique. L’objectif qui semblait être le plus important, l’ambition de Phèdre, celle qui est le moteur du dialogue, car elle motive la sortie de Phèdre et sa discussion initiale avec Socrate, l’ambition de devenir un bon orateur pour briller dans les tribunaux est définie un πάρεργον, un effet secondaire par rapport à la vraie quête, celle qui doit remplacer toutes les autres ambitions: connaître la vérité. Dans ce sens, l’objectif secondaire sera anobli par l’objectif principal: la rhétorique devient noble et peut être considérée un art si elle n’est qu’une partie de la recherche de la vérité.

De façon symétrique le chemin à parcourir pour satisfaire cette ambition est difficile (tandis que celui qui était proposé par les sophistes semblait facile et court). Mais cette difficulté sera allégée par l’objectif principal qui motive la démarche.