In Platonis Phaedrum Scholia: 267b3-7

μέτριος, γελάω

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Σωκράτης
ταῦτα δὲ ἀκούων ποτέ μου Πρόδικος ἐγέλασεν, καὶ μόνος αὐτὸς ηὑρηκέναι ἔφη ὧν δεῖ λόγων τέχνην: δεῖν δὲ οὔτε μακρῶν οὔτε βραχέων ἀλλὰ μετρίων.
Φαῖδρος
σοφώτατά γε, ὦ Πρόδικε.

Socrate
En m'entandant dire ces choses une fois Prodicus s'est mis à rire, et il m'a dit que lui seul avait trouvé l'art de faire les discours comme il faut: il ne faut que ça soit ni long ni court, mais équilibré.
Phèdre
C'est le plus sage ce Prodicus.

Platon, Phèdre, 267b3-267b7

Le tout ne peut que finir avec un grand rire (γελάω). La banalité arrive à son sommet: devant Gorgias qui se vante de savoir faire des discours longs ou courts selon la commande, Prodicus rit. Mais il ne rit pas pour la bonne raison, il rit en restant dans la même dynamique des autres sophistes qui est, elle, risible. Prodicus, en se moquant de Gorgias, devient encore plus ridicule et contribue à la mascarade générale. La banalité qui sort de ses lèvres comme si elle était une grande perle de sagesse tourne par ailleurs en comédie un sujet qui a déjà été traité sérieusement dans le dialogue: la question de la mesure. L’adjectif utilisé, μέτριος, est le même qu’on a utilisé pour parler de la brise du lieu en opposant la mesure à la démesure.

Mais ici l’adjectif est tourné en comédie: il est évident que les discours doivent être “de la bonne longueur”. L’“invention” de Prodicus est une trivialité.

μέτριος, γελάω scholia