In Platonis Phaedrum Scholia: 264a4-b1

τελευτή

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Σωκράτης
ἦ πολλοῦ δεῖν ἔοικε ποιεῖν ὅδε γε ὃ ζητοῦμεν, ὃς οὐδὲ ἀπ᾽ ἀρχῆς ἀλλ᾽ ἀπὸ τελευτῆς ἐξ ὑπτίας ἀνάπαλιν διανεῖν ἐπιχειρεῖ τὸν λόγον, καὶ ἄρχεται ἀφ᾽ ὧν πεπαυμένος ἂν ἤδη ὁ ἐραστὴς λέγοι πρὸς τὰ παιδικά. ἢ οὐδὲν εἶπον, Φαῖδρε, φίλη κεφαλή;
Φαῖδρος
ἔστιν γέ τοι δή, ὦ Σώκρατες, τελευτή, περὶ οὗ τὸν λόγον ποιεῖται.

Socrate
Il ne semble pas du tout faire ce que nous cherchons et il ne commence pas par le début, mais par la fin et son discours se met à nager sur le dos à l'envers, et commence avec ce que l'amoureux dirait à son aimé à la fin de leur rapport. N'ai-je pas raison, mon cher Phèdre?
Phèdre
Oui, Socrate, c'est par la fin que le discours commence.

Platon, Phèdre, 264a4-264b1

Phèdre l’avait déjà dit: ὃ μέντοι ζητεῖς οὐκ ἔστ᾽ αὐτόθι; ce que tu cherches ne s’y trouve pas. Pourquoi alors Socrate a insisté pour que le discours de Lysias soit lu une troisième fois?

Je vois deux raisons: la première est que la lecture démontre que Socrate a raison, la seconde que la lecture permet d’identifier un deuxième défaut.

En effet, Socrate liquide rapidement la question de la définition de l’amour: ces premiers mots de Lysias n’en contiennent pas une. Mais il passe à souligner un autre aspect de cet incipit: il parle de la fin de l’amour. Non seulement il ne définit pas l’amour, mais il ne parle même pas de quelqu’un qui soit amoureux, celui qui parle n’est pas amoureux et le premier exemple parle de ceux pour qui l’amour est fini.

Or celui de Socrate est en réalité un raccourci: ce n’est pas parce qu’il parle de la fin de l’amour au début du discours que Lysias commence par la fin. Il y a une ambiguïté du mot τελευτή, fin: la fin du discours et la fin de l’histoire d’amour. Il n’est pas vraiment nécessaire qu’un discours sur l’amour commence par le début d’une histoire d’amour, bien évidemment.

τελευτή scholia