In Platonis Phaedrum Scholia: 255e1

φιλία, ἀντέρως

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Σωκράτης
καλεῖ δὲ αὐτὸν καὶ οἴεται οὐκ ἔρωτα ἀλλὰ φιλίαν εἶναι.

Socrate
Mais il ne l'appelle et il ne le crois pas amour, mais amitié.

Platon, Phèdre, 255e1-255e1

L’ἀντέρως a frappé l’aimé. Il aime en retour, donc. La relation entre amoureux et aimé est finalement aboutie, parfaite: les deux s’aiment car ils aiment dans l’autre ce qui fait signe vers la beauté intelligible.

Mais l’aimé, frappé par ce sentiment en tout identique à l’amour, ne le considère pas comme tel. Il ne l’appelle pas ἔρως, mais φιλία, amitié.

La relation entre les deux n’est pas si simple. Souvent en grec on utilise le mot φιλία pour parler de relations qui sont finalement érotiques. On l’a vu à plusieurs reprises dans les différents discours du dialogue. On s’est interrogé, par exemple sur le rapport entre désir sexuel et amour et Lysias nous a dit qu’il est possible qu’un amoureux cesse d’être ami après avoir assouvi ses désirs.

L’amitié est donc une partie de l’amour. Elle est même la partie la plus importante et la plus pure. Mais elle s’accompagne au désir sexuel si elle fait partie de l’ἔρως. Or l’aimé ne ressent pas, initialement, de désir sexuel, mais juste un désir vague qui le pousse à rester en compagnie de l’amoureux. L’aimé ne voit donc que l’amitié, sans s’apercevoir qu’il y a aussi le désir sexuel qui accompagne le rapport.

Ce désir, on le verra, n’est pas un mal en soi: il le devient seulement lorsqu’il n’est pas contrôlé, maîtrisé.

φιλία, ἀντέρως scholia