In Platonis Phaedrum Scholia: 255b9-c4
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Σωκράτης
ὅταν δὲ χρονίζῃ τοῦτο δρῶν καὶ πλησιάζῃ μετὰ τοῦ ἅπτεσθαι ἔν τε γυμνασίοις καὶ ἐν ταῖς ἄλλαις ὁμιλίαις, τότ᾽ ἤδη ἡ τοῦ ῥεύματος ἐκείνου πηγή, ὃν ἵμερον Ζεὺς Γανυμήδους ἐρῶν ὠνόμασε, πολλὴ φερομένη πρὸς τὸν ἐραστήν, ἡ μὲν εἰς αὐτὸν ἔδυ, ἡ δ᾽ ἀπομεστουμένου ἔξω ἀπορρεῖ:
Socrate
Lorsque que celui-ci continue à se comporter ainsi et se rapproche pour le toucher dans les gymnases et dans d'autres situations d'intimité, alors la source de ce fleuve qui coule que Zeus amoureux de Ganymède a appelé fleuve du désir, en découlant en grande quantité vers l'amant, un peu pénètre en lui, un peu, quand il est complètement rempli, coule à l'extérieur:
Platon, Phèdre, 255b9-255c4
Il est à nouveau question du ἵμερος. Socrate avait proposé une drôle d’étymologie pour ce mot en le faisant dériver de μέρη ῥέοντα, des particules qui coulent. C’est la beauté qui coule et son écoulement affecte et frappe l’amoureux.
Ici le mot ἵμερος est lié au mythe de Ganymède. ἵμερος serait le mot inventé par Zeus pour définir son désir pour le jeune garçon. Dans le mythe Zeus se transforme en aigle pour enlever le jeune homme, l’amener dans l’Olympe et en faire son amant. Ganimède et l’amour que Zeus lui porte sont les symbole de l’amour pédérastique en Grèce: la démonstration que ce type d,amour est sacré et que même le père des dieux s’y adonne.
Ces particules qui découlent et qui investissent les amoureux seraient une énorme vague qui remplit complètement l’amoureux et qui déborde. Le débordement est ce qui expliquera l’amour retourné par l’aimé.