In Platonis Phaedrum Scholia: 253c9-d1
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Σωκράτης
καθάπερ ἐν ἀρχῇ τοῦδε τοῦ μύθου τριχῇ διείλομεν ψυχὴν ἑκάστην, ἱππομόρφω μὲν δύο τινὲ εἴδη, ἡνιοχικὸν δὲ εἶδος τρίτον, καὶ νῦν ἔτι ἡμῖν ταῦτα μενέτω.
Socrate
Au début de ce mythe nous avons distingué chaque âme en trois parties, deux qui ont une forme semblable à des chevaux et la troisième à un cocher, et maintenant reprenons cette image.
Platon, Phèdre, 253c9-253d1
Pour répondre à la question de comment l’aimé se laisse conquérir, on fait un long détour qui durera plusieurs pages et qui présentera la totalité de la métaphore de l’attelage qui a été annoncée au début du discours. On revient donc à cette composition: l’âme est un attelage composé par deux chevaux et un cocher. Il a été déjà annoncé que alors que les âmes des dieux ont une composition homogène, les parties des âmes des mortels sont hétérogènes.
Pour les dieux il s’agit donc d’une fausse composition, car les trois parties étant en accord les unes avec les autres, elles sont complètement fusionnées. De la tension entre les trois parties de l’âme mortelle dérive en revanche le fait qu’elle puisse tomber. Elle est plus difficile à diriger car elle a à l’intérieur des forces contraires. Dans l’image, cette contradiction interne est représentée par la nature opposée des deux chevaux: un bon et un mauvais.
Ce deuxième discours de Socrate est articulé de manière complexe, chaque argument est lié à l’ensemble des autres et il est donc important de faire des aller-retour entre les différentes idées. Ce qui a été affirmé reste (μένω) vrai et il faut toujours s’y tenir.
On nous rappelle ici donc plusieurs éléments importants. Tout d’abord il s’agit d’un mythe (μῦθος) qui représente l’irreprésentable avec des images (εἶδος). Ensuite, dans l’argumentation philosophique il est question de faire des distinctions (διαιρέω), de séparer, de déconstruire en parties, d’analyser morceau par morceau. Pour finir, les images utilisées pour expliquer les lois premières du monde sont des images familières - l’attelage, les chevaux, le cocher - des images sensibles de la vie quotidienne, que tout le monde est facilement capable de comprendre.
