In Platonis Phaedrum Scholia: 246a9-10

μίγνυμι

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Σωκράτης
θεῶν μὲν οὖν ἵπποι τε καὶ ἡνίοχοι πάντες αὐτοί τε ἀγαθοὶ καὶ ἐξ ἀγαθῶν, τὸ δὲ τῶν ἄλλων μέμεικται.

Socrate
Tous les chevaux et les cochers des dieux sont eux-mêmes bons et de bonne race, ceux qui ne sont pas des dieux sont un peu bons et un peu mauvais.

Platon, Phèdre, 246a9-246a10

On précise maintenant le problème de la somme des forces. Car la métaphore de l’attelage sert justement à faire comprendre la nature composite de la puissance finale de l’âme. Mais si les vecteurs qui composent cette force étaient tous sur la même ligne droite, la composition serait juste théorique. De fait il n’y aurait pas grande chose à dire à par le fait que les forces s’additionnent: le plus il y a de chevaux, le plus l’attelage avance vite, mais la direction reste la même.

C’est le cas des âmes des dieux: toutes leurs composantes ont la même nature - évidemment bonne et belle. Les deux chevaux sont de bonne race: les deux vecteurs reposent sur la même ligne, les deux forces se superposent et lors de leur somme la direction restera la même.

Mais les choses sont différentes chez les êtres humains. Chez eux les forces sont mélangées: μίγνυμι. Un peu bon, donc et un peu mauvais. La direction sera donc le résultat de la somme vectorielle. On va aller au milieu. Ou alors, comme on le verra, on va aller un peu d’un côté et un peu de l’autre.

μίγνυμι scholia