In Platonis Phaedrum Scholia: 246a2-6

ἰδέα, σῶμα

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Σωκράτης
περὶ μὲν οὖν ἀθανασίας αὐτῆς ἱκανῶς: περὶ δὲ τῆς ἰδέας αὐτῆς ὧδε λεκτέον. οἷον μέν ἐστι, πάντῃ πάντως θείας εἶναι καὶ μακρᾶς διηγήσεως, ᾧ δὲ ἔοικεν, ἀνθρωπίνης τε καὶ ἐλάττονος: ταύτῃ οὖν λέγωμεν.

Socrate
Sur l'immortalité de l'âme c'est assez, mais il nous reste à parler de sa forme. La définir serait une exposition complètement divine et longue, mais en parler avec des images est humain et plus court: c'est ainsi donc que nous en parlerons.

Platon, Phèdre, 246a2-246a6

L’âme est immortelle donc. Et ce qui précède n’était pas une véritable définition de l’âme, ni une démonstration de son immortalité, mais plutôt une affirmation du fait que, si elle est quelque chose, l’âme est immortelle parce qu’elle est le principe du mouvement.

Pourquoi l’immortalité de l’âme était importante au point d’en parler tout au début, avant même de donner une définition, c’est un point qu’on pourrait questionner. On y reviendra.

La véritable description de ce qu’est l’âme doit donc encore commencer. Socrate avait pourtant donné quelque chose qui ressemblait à une définition: il avait affirmé que l’οὐσία et le λόγος de l’âme sont le fait d’être un principe de mouvement immortel.

Mais si l’essence et la définition ont déjà été données, qu’est-ce qu’il reste à dire? C’est l’ἰδέα. Traduction difficile: la forma, mais aussi les caractères distinctifs, mais aussi son aspect. L’ἰδέα est une précision de l’οὐσία, son développement, son explication. L’οὐσία est un concentré, l’ἰδέα est un déploiement de ce concentré. C’est pour cette raison que la décrire et l’exposer complètement serait impossible pour un être humain: trop long et trop compliqué. Mais il est possible de rester au niveau des images, des métaphores visuelles qui permettront à des êtres humains de décrire l’âme et, en certaine mesure, d’en comprendre la nature et la composition.

ἰδέα, σῶμα scholia