In Platonis Phaedrum Scholia: 241d3-5
Billet précédentLire les autres billets de la série
Σωκράτης
τοῦτ᾽ ἐκεῖνο, ὦ Φαῖδρε. οὐκέτ᾽ ἂν τὸ πέρα ἀκούσαις ἐμοῦ λέγοντος, ἀλλ᾽ ἤδη σοι τέλος ἐχέτω ὁ λόγος.
Socrate
Et voilà tout, Phèdre. Tu n'entendras plus rien de moi, mais considère que le discours est fini.
Platon, Phèdre, 241d3-241d5
À la fin du discours de Lysias, Phèdre avait immédiatement demandé à Socrate son avis: τί σοι φαίνεται, ὦ Σώκρατες, ὁ λόγος; Que te semble de ce discours? Socrate ne paraît pas avoir cette curiosité. Ou du moins ce n’est pas son rôle de demander un avis à Phèdre. La posture est très différente: d’une part le jeune qui demande l’approbation et l’avis du plus ancien et de l’autre le plus vieux qui se limite à donner démonstration de ses qualités, sans besoin d’avoir un retour quelconque. Au contraire: Socrate affirme la fin (τέλος) de son discours comme pour éviter que Phèdre lui en demande davantage. Socrate est sûr de son succès. Il vient de gagner la compétition, il a détruit Lysias.
Par ailleurs, pendant le discours, Socrate s’est déjà arrêté pour s’auto-féliciter. Il ne reste donc qu’à se taire et à bien expliciter pour le jeune désireux de savoir qu’il n’en aura pas plus. La phrase prépare ansi l’insistance qui va suivre: Socrate oblige Phèdre à déclarer son insatisfaction, comme un parent qui vient de dire à un enfant qu’il n’aura plus d’autres bonbons.