In Platonis Phaedrum Scholia: 278e4-7
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Φαῖδρος
τί δὲ σύ; πῶς ποιήσεις; οὐδὲ γὰρ οὐδὲ τὸν σὸν ἑταῖρον δεῖ παρελθεῖν.
Σωκράτης
τίνα τοῦτον;
Φαῖδρος
Ἰσοκράτη τὸν καλόν: ᾧ τί ἀπαγγελεῖς, ὦ Σώκρατες; τίνα αὐτὸν φήσομεν εἶναι;
Phèdre
Et toi? Que vas-tu faire? On ne peut pas non plus négliger ton copain!
Socrate
Le quel?
Phèdre
Le bel Isocrate: tu ne vas pas lui dire à lui, Socrate? Et comment nous allons l'appeler?
Platon, Phèdre, 278e4-278e7
Phèdre veut répondre à la pointe de Socrate. Socrate vient de se moquer de son amour pour Lysias: il a gagné, il a démontré qu’il n’y avait rien à admirer des habilités de Lysias. Son discours n’était finalement pas bon et en plus son activité n’est pas sérieuse. “Va le dire à ton copain”.
Phèdre ne peux pas ne pas réagir et il semble chercher une solution: Socrate aussi a ses faiblesses, il est un peu amoureux d’un jeune qui a l’air de s’intéresser lui aussi à la rhétorique, Isocrate, le beau. Isocrate est né en 436, il n’est pas actif jusqu’à 404, il n’est donc pas supposé être déjà largement connu à l’époque du dialogue. Platon semble vouloir le distinguer des sophistes à la fois en en faisant un éloge et en le critiquant. La façon de l’introduire dans le discours semble préparer une critique: Socrate va le défendre parce qu’il en est un peu amoureux - ce qui déclenche la jalousie de Phèdre, le personnage, et peut-être de Platon, le véritable élève de Socrate, plus jeune de dix ans par rapport à Isocrate.