In Platonis Phaedrum Scholia: 278c6-d1
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Σωκράτης
εἰ μὲν εἰδὼς ᾗ τὸ ἀληθὲς ἔχει συνέθηκε ταῦτα, καὶ ἔχων βοηθεῖν, εἰς ἔλεγχον ἰὼν περὶ ὧν ἔγραψε, καὶ λέγων αὐτὸς δυνατὸς τὰ γεγραμμένα φαῦλα ἀποδεῖξαι, οὔ τι τῶνδε ἐπωνυμίαν ἔχοντα δεῖ λέγεσθαι τὸν τοιοῦτον, ἀλλ᾽ ἐφ᾽ οἷς ἐσπούδακεν ἐκείνων.
Socrate
Si c'est en connaissant ce qui est vrai qu'il a composé ces discours, et en étant capable de les défendre, au moment de venir aux preuves à propos de ce qu'il a écrit, et qu'il est capable lui-même, en parlant, de démontrer que ses écrits sont peu de chose, alors ce n'est aucune dénomination d'ici-bas qu'il faut lui attribuer, mais il faut l'appeler avec un mon tiré de ce à quoi il a dédié ses efforts.
Platon, Phèdre, 278c6-278d1
On peut donc composer des discours à condition de connaître la vérité et de rester là pour défendre ces discours, de les appuyer avec des preuves. Il faut, par ailleurs, tenir en peu de considération ce qu’on écrit. C’est une sorte de modestie sur ses propres œuvres que Platon demande ici.
Est-ce que Lysias respecte ces conditions? Sans doute non. Tout d’abord Lysias ne semblait pas connaître la vérité sur le sujet dont son discours parlait: il n’avait pas vraiment analysé ce qu’est l’amour avant de composer son discours. En plus Lysias n’a pas su défendre son discours: il l’a laissé aller tout seul, sans personne qui soit capable de l’aider, de répondre pour lui. On dirait qu’ici Socrate est en train de faire référence au fait que Phèdre non seulement n’a pas été capable de défendre le discours de Lysias, mais il a même fini par l’accuser. Lysias n’a pas su enseigner quelque chose à Phèdre. La preuve en est le fait que Phèdre a su juste lire son discours, mais il n’a pas pu prendre la parole pour défendre son maître.
Encore une fois la critique de Platon aux sophistes est une critique contre un enseignement qui n’en est pas un, contre une renommée éphémère, contre une école qui ne saura pas durer. Et Platon a eu raison.