In Platonis Phaedrum Scholia: 278b7

παίζω, μετρίως

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Σωκράτης
οὐκοῦν ἤδη πεπαίσθω μετρίως ἡμῖν τὰ περὶ λόγων:

Socrate
Nous avons suffisamment joué à propos des discours.

Platon, Phèdre, 278b7-278b7

πεπαίσθω μετρίως: nous avons joué de façon modérée. Nous avons joué dans la bonne manière, en quantité juste, sans exagérer, juste ce qu’il faut. La notio de μετρίως revient: modéré comme le vent, comme ce lieu dans lequel le dialogue se passe. Nous avons respecté les dieux donc et nous avons joué (παίζω). Voici le résumé que Socrate donne du dialogue. Un jeu, donc, une παιδιά. Justement cette παιδιά en quoi consiste aussi l’écriture. Phèdre et Socrate, qui ont défini ce qu’est l’amour, essayé de dire ce qu’il y a de plus difficile et élevé dans la métaphysique, défini le monde des idées, analysé la vie des âmes, expliqué ce qu’est la philosophie et comment on peut être un homme bon… Phèdre et Socrate ont joué.

Un jeux autour des discours, étant donné que c’est le discours de Lysias qui a déclenché le tout. Mais un jeu, juste un jeu.

Plusieurs possibilités pour interpréter cette affirmation: d’une part on pourrait penser que ce n’est que la partie concernant l’art oratoire qui est ludique et les autres sérieuses. Ici on est en train de résumer juste la dernière partie du dialogue, celle autour des discours. Mais cela n’est pas vrai, car tout le Phèdre est autour des discours et le discours de Lysias est la raison d’être de tout le reste. Socrate a été attiré dans la discussion à cause de cela.

On pourrait donc dire que le Phèdre est une παιδιά justement parce qu’il est un dialogue écrit. Et cela est sans doute vrai. Mais ce n’est pas ce que dit Socrate: au premier degré Socrate est bien en train de parler de leur véritable discussion, qui relève plus d’une écriture dans l’âme, un enseignement dialogique qui se base sur la recherche de la vérité.

παίζω, μετρίως scholia