In Platonis Phaedrum Scholia: 277d5-10
Billet précédentLire les autres billets de la série
Σωκράτης
ὡς εἴτε Λυσίας ἤ τις ἄλλος πώποτε ἔγραψεν ἢ γράψει ἰδίᾳ ἢ δημοσίᾳ νόμους τιθείς, σύγγραμμα πολιτικὸν γράφων καὶ μεγάλην τινὰ ἐν αὐτῷ βεβαιότητα ἡγούμενος καὶ σαφήνειαν, οὕτω μὲν ὄνειδος τῷ γράφοντι, εἴτε τίς φησιν εἴτε μή:
Socrate
Que si Lysias ou quelqu'un d'autre a écrit une fois ou écrira en privé ou en public en proposant des lois, en écrivant des discours politiques et en leur attribuant une grande stabilité et une grande clarté, il faut blâmer celui qui écrit, qu'on le dise ou non:
Platon, Phèdre, 277d5-277d10
Voici le résumé de la seconde partie de la question: s’il faut ou pas écrire. Le résultat de l’analyse n’a donc pas porté à condamner l’écriture de façon générale, mais juste à en nuancer la fonction. L’écriture peut être un bien, à condition qu’elle ne soit pas considérée comme une manière de rendre un discours plus stable (βεβαιότης) ou plus clair (σαφήνεια).
C’est cette idée contreintuitive selon laquelle l’écriture est éphémère: elle ne rend pas stable parce qu’elle n’est pas capable de se pérenniser toute seule. Elle nécessité que quelqu’un la fasse vivre. Les discours écrits tous seuls sont destinés à disparaître.
Par ailleurs, l’écriture ne se suffit toute seule même pas en ce qui concerne la clarté des discours; elle a besoin d’être accompagnée par quelqu’un qui l’explique, qui peut répondre aux questions.