In Platonis Phaedrum Scholia: 272c9-d1

λύκος

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Σωκράτης
λέγεται γοῦν, ὦ Φαῖδρε, δίκαιον εἶναι καὶ τὸ τοῦ λύκου εἰπεῖν.
Φαῖδρος
καὶ σύ γε οὕτω ποίει.

Socrate
Ils disent, Phèdre, qu'il est juste de laisser parler aussi le loup.
Phèdre
Fais-le donc.

Platon, Phèdre, 272c9-272d1

Socrate va donc répéter ce que disent les sophistes pour pouvoir ensuite démontrer qu’ils ont tort et que leurs arguments ne tiennent pas la route. Mais cette tâche n’est pas sans implications morales. Socrate a déjà violé l’impératif de dire la vérité avec son premier discours sur l’amour. Socrate sent le besoin de se justifier avant de mettre dans sa bouche des discours faux. Le faux est blasphématoire, le faux est mauvais, le faux est moralement injuste. On ne devrait pas dire des choses fausses.

Socrate se justifie donc: il est nécessaire de donner à tout le monde le droit d’exprimer son point de vue, même au loup (λύκος). Socrate semble presque demander à Phèdre l’autorisation à sortir des arguments fallacieux: il attend cette réponse de Phèdre: “Fais-le donc”.

λύκος scholia