In Platonis Phaedrum Scholia: 270e2-6

τυφλός, κωφός, ψυχὴ

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Σωκράτης
ἀλλ᾽ οὐ μὴν ἀπεικαστέον τόν γε τέχνῃ μετιόντα ὁτιοῦν τυφλῷ οὐδὲ κωφῷ, ἀλλὰ δῆλον ὡς, ἄν τῴ τις τέχνῃ λόγους διδῷ, τὴν οὐσίαν δείξει ἀκριβῶς τῆς φύσεως τούτου πρὸς ὃ τοὺς λόγους προσοίσει: ἔσται δέ που ψυχὴ τοῦτο.
Φαῖδρος
τί μήν;

Socrate
Mais il ne faut pas se représenter celui qui cherche l'art comme un aveugle ou comme un sourd, mais il est clair que si quelqu'un enseigne les discours à un autre avec art, il faut montrer adroitement l'essence de la nature de l'objet sur lequel portent les discours: et cela doit être l'âme.
Phèdre
Pourquoi donc?

Platon, Phèdre, 270e2-270e6

Il faut donc de la méthode pour avancer avec jugement et non pas à l’aveugle. Ici Socrate ajoute à l’aveugle (τυφλός) aussi le sourd (κωφός). La métaphore continue: quelqu’un qui cherche un art ne l’a pas encore; on pourrait donc croire qu’il est comme un aveugle ou un sourd qui manquent justement de la vue et de l’ouïe. Mais ce n’est pas le cas: celui qui cherche ce qu’il n’a pas n’est pas sans compréhension de sa démarche et du chemin qu’il doit accomplir. Il doit savoir où il va, il doit avoir de la précision et de l’exactitude dans ces mouvements: cela lui sera donné par son enseignant. L’aveugle et le sourd sont opposés à l’adverbe ἀκριβῶς: adroitement, avec précision.

À ceux qui ne voient pas encore (les élèves), le maître montre (δείκνυμι) précisément (ἀκριβῶς) le chemin. Ils ne sont donc pas aveugles ni sourds. Et ce chemin c’est l’essence des choses sur lesquelles portent les discours. L’orateur doit fonder sa méthode sur cette connaissance, car c’est cette connaissance qui lui permettra de savoir où il est et où il va.

Mais pour l’art oratoire, l’objet est toujours l’âme, la ψυχὴ. Socrate l’a déjà affirmé, mais pas encore expliqué et maintenant cela suscite la question de Phèdre: pourquoi l’âme?

τυφλός, κωφός, ψυχὴ scholia