In Platonis Phaedrum Scholia: 269c6-d1
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Φαῖδρος
ἀλλὰ μήν, ὦ Σώκρατες, κινδυνεύει γε τοιοῦτόν τι εἶναι τὸ τῆς τέχνης ἣν οὗτοι οἱ ἄνδρες ὡς ῥητορικὴν διδάσκουσίν τε καὶ γράφουσιν, καὶ ἔμοιγε δοκεῖς ἀληθῆ εἰρηκέναι: ἀλλὰ δὴ τὴν τοῦ τῷ ὄντι ῥητορικοῦ τε καὶ πιθανοῦ τέχνην πῶς καὶ πόθεν ἄν τις δύναιτο πορίσασθαι;
Phèdre
Mais alors, Socrate, il y a des chances que l'art que ces hommes enseignent et dont ils écrivent comme s'il était la rhétorique soit en effet quelque chose de ce type, et moi je crois que tu as trouvé la vérité. Mais alors comment et chez qui peut-on acquérir le véritable art rhétorique et de la persuasion?
Platon, Phèdre, 269c6-269d1
Phèdre semble d’accord avec Socrate. A-t-il finalement compris que l’éloge de la rhétorique et des figures de style était ironique? Est-il vraiment d’accord avec Socrate ou est-il en train de simuler?
Il y a des chances, dit-il, en utilisant le verbe κινδυνεύω. κινδυνεύω signifie “risquer”, l’expression de Phèdre est donc quelque chose qui ressemble à “tu risques d’avoir raison”. Peut-être, admet Phèdre, ces personnes qui enseignent la rhétorique et qui écrivent les manuels ne possèdent pas l’art oratoire, mais juste des techniques nécessaires et non suffisantes pour avoir cet art. Peut-être Socrate a-t-il raison et les sophistes sont comme l’aspirant médecin ou musicien des exemples.
Socrate aurait alors trouvé la vérité (ἀληθής): il me semble que tu as trouvé la vérité.
Il est important de souligner cette insistance sur deux verbes: διδάσκω et γράφω. Les sophistes sont ceux qui enseignent et écrivent. Mais quel est l’objet de leur enseignement et de leur écriture? Ils affirment que c’est l’art rhétorique, mais Socrate a démontré que ce n’est pas le cas. Pourtant ils font passer cet objet de leurs attentions et de leur travail “comme de la rhétorique” (ὡς ῥητορικὴν). Il y a donc deux questions à se poser: si ce n’est pas de la rhétorique, qu’écrivent et enseignent donc les sophistes? Et aussi: si celle des sophistes n’est pas la rhétorique, où et chez qui se trouve cet art?
C’est en effet la question de Phèdre qui semble au moins avoir obtenu cela de Socrate: qu’il considère la rhétorique comme un art, même si cet art n’est pas ce qu’enseignent les sophistes.
