In Platonis Phaedrum Scholia: 268b7-8

τέχνη

Lire les autres billets de la série

Φαῖδρος
τί δ᾽ ἄλλο γε ἢ ἐρέσθαι εἰ προσεπίσταται καὶ οὕστινας δεῖ καὶ ὁπότε ἕκαστα τούτων ποιεῖν, καὶ μέχρι ὁπόσου;

Phèdre
Ils ne lui demanderaient rien d'autre que s'il sait aussi à qui, quand et en quelle mesure il faut appliquer chacun de ces rémèdes.

Platon, Phèdre, 268b7-268b8

La réponse de Phèdre peut surprendre. Elle est immédiate et directe, comme si elle était évidente. Le prétendu médecin a listé une série de traitements et donc une série de techniques, d’instruments, d’outils. Les remèdes pharmacologiques sont mis donc en parallèle aux figures rhétoriques. Ce sont des outils. Mais l’art consiste à savoir se servir de ces outils.

La réponse de Phèdre ici implique une définition de ce que signifie savoir se servir d’un outil: cela signifie non pas savoir le manipuler pour lui faire faire ce qu’il peut faire, mais être capable de reconnaître la bonne occasion pour l’utiliser. C’est justement le concept de τέχνη tel qu’il est compris par les grecs - et plus précisément par Platon - qui est en jeu: la τέχνη n’est pas juste une technique, mais la connaissance qui permet de faire un bon usage de cette technique.

Ainsi être médecin ne signifie pas - ou pas seulement - connaître et savoir utiliser des médicaments: cela signifie être capable de décider à qui, quand et comment les administrer. Mais pour ce faire, il est nécessaire de connaître le corps humain, connaître l’idée de bien et de mal…

τέχνη scholia