In Platonis Phaedrum Scholia: 266e6-267a1

ἔλεγχος

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Σωκράτης
τί μήν; καὶ ἔλεγχόν γε καὶ ἐπεξέλεγχον ὡς ποιητέον ἐν κατηγορίᾳ τε καὶ ἀπολογίᾳ.

Socrate
Bien sûr! Et il faut faire la réfutation et la contreréfutation dans l'accusation et dans la défense.

Platon, Phèdre, 266e6-267a1

Après la preuve et la contrepreuve, πίστωσις et ἐπιπίστωσις, il ne pouvait manquer la réfutation et la contreréfutation: ἔλεγχός et ἐπεξέλεγχος. Il s’agit encore de preuves, mais de preuves qui servent à nier un argument, typiquement une accusation. On est dans des structures complètement vides et formelles: l’idée est que l’on puisse avoir une stratégie d’argumentation indépendante du contenu du procès. L’avocat - qu’il soit d’accusation ou de défense - peut utiliser toujours les mêmes formes rhétoriques. La forme du discours est donc séparée de son fond.

L’effet comique continue dans cette liste qui ne semble avoir aucun sens. Chaque structure argumentative a son contraire: la preuve et la contrepreuve, la réfutation et la contreréfutatoin, ce qui donne un sens de vertige à cause des doubles négations qui se suivent. Socrate montre qu’il connaît cette technique, qu’il en est instruit, qu’il a lu les livres et qu’il est capable d’en répéter le contenu. Mais cette répétition scolaire ne peut évidemment rien apporter d’intéressant à la discussion car elle en est complètement abstraite.

ἔλεγχος scholia