In Platonis Phaedrum Scholia: 266d1-5
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Σωκράτης
πῶς φῄς; καλόν πού τι ἂν εἴη, ὃ τούτων ἀπολειφθὲν ὅμως τέχνῃ λαμβάνεται; πάντως δ᾽ οὐκ ἀτιμαστέον αὐτὸ σοί τε καὶ ἐμοί, λεκτέον δὲ τί μέντοι καὶ ἔστι τὸ λειπόμενον τῆς ῥητορικῆς.
Socrate
De quoi tu parles? Il reste quelque chose de beau qui n'est pas dans ces processus et qui relève encore de l'art? Certainement toi et moi nous ne devons pas le négliger, et nous devons dire ce que c'est ce qui reste de la rhétorique.
Platon, Phèdre, 266d1-266d5
Que la rhétorique n’est pas un art, cela a déjà été dit. C’est une τέχνη ἄτεχνος, un art sans art, un art ridicule car il prétend faire quelque chose qu’il ne sait pas faire. Pourtant ici on repose la même question. Pour la seconde fois on recommence un procès à la rhétorique, presque comme si on voulait lui laisser une seconde chance, comme dans le cas des discours sur l’amour qui, après avoir été blâmé, a été loué.
La question est justement de savoir s’il y a quelque chose qui relève de l’art, de la τέχνη dans la rhétorique. Si l’art des discours est la dialectique et si celle-ci consiste à connaître les essence et savoir synthétiser la multiplicité en unité et analyser l’unité en ses multiples parties, est-ce qu’il y a quelque chose qui ne rentre pas dans ces deux processus mais qui est encore un art? La question est évidemment ironique: la τέχνη est connaissance et la connaissance est connaissance de l’essence. Comment serait-il possible d’avoir une chose qui n’est ni synthèse ni analyse?
Socrate est en train de se moquer de Phèdre, car la dialectique épuise logiquement tout ce que la connaissance peut être: elle est la capacité d’aller de l’unité à la multiplicité et de la multiplicité à l’unité. Il y a, dans cette formulation, quelque chose qui fait penser au tiers exclu.