In Platonis Phaedrum Scholia: 262b10-c3
Billet précédentLire les autres billets de la série
Σωκράτης
λόγων ἄρα τέχνην, ὦ ἑταῖρε, ὁ τὴν ἀλήθειαν μὴ εἰδώς, δόξας δὲ τεθηρευκώς, γελοίαν τινά, ὡς ἔοικε, καὶ ἄτεχνον παρέξεται.
Φαῖδρος
κινδυνεύει.
Socrate
Celui qui ne connaît pas la vérité, donc, cher ami, mais qui poursuit les opinions, il semble qu'il possède un art ridicule et sans art.
Phèdre
Cela risque d'être le cas.
Platon, Phèdre, 262b10-262c3
La démonstration de Socrate arrive à son point final: il n’y a pas un art rhétorique, car un art de ce type serait un art ἄτεχνος, sans art. L’adjectif ἄτεχνος, avec son alpha privatif, est la contradiction logique de τέχνη. L’art sans art est un non-art et donc il n’est pas. La négation de l’adjectif nie le substantif et en détruit sa possibilité d’existence.
L’oxymoron d’une τέχνη ἄτεχνος est ridicule, γέλοιος. Cet aspect ridicule semble faire référence à un manque de valeur ontologique: c’est un jeu de mots vide, qui ne peut se référer à rien. C’est pour cette raison que l’art rhétorique ne peut pas aider celui qui connaît la vérité à mieux l’exprimer: il ne peut pas le faire car il n’existe pas.