In Platonis Phaedrum Scholia: 265a2-4

ἐναντίος, contradiction

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Σωκράτης
ἐναντίω που ἤστην: ὁ μὲν γὰρ ὡς τῷ ἐρῶντι, ὁ δ᾽ ὡς τῷ μὴ δεῖ χαρίζεσθαι, ἐλεγέτην.
Φαῖδρος
καὶ μάλ᾽ ἀνδρικῶς.

Socrate
Ils étaient d'une certaine manière contradictoires: l'un en effet disait qu'il faut se donner à quelqu'un qui aime, l'autre à quelqu'un qui n'aime pas.
Phèdre
Et avec ardeur.

Platon, Phèdre, 265a2-265a4

On est devant une structure logique: la contradiction. Socrate souligne cet aspect purement formel des deux discours qu’il a prononcés: les thèses qu’ils défendent sont contradictoires.

Les discours sont ἐναντίω: l’un l’opposé de l’autre.

Les thèses sont en effet exprimées par Socrate de la manière la plus formelle et la plus logique: se donner à un qui t’aime, d’une part, se donner à qui ne t’aime pas, de l’autre.

Il est important de souligner cette structure, car les deux discours ne disent pas deux choses différentes, ou deux choses incompatibles, mais plus précisément, deux choses en contradiction. La contradiction est une structure particulière: la relation entre un pôle et l’autre est profonde et étroite. Les contraires sont en réalité très proches.

Phèdre répond par l’affirmative, en donnant raison à Socrate: les discours défendaient ces deux thèses avec ardeur - on verra que ce n’est pas le bon mot, pour Socrate.

ἐναντίος, contradiction scholia