In Platonis Phaedrum Scholia: 263b5-c1
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Σωκράτης
οὐκοῦν τὸν μέλλοντα τέχνην ῥητορικὴν μετιέναι πρῶτον μὲν δεῖ ταῦτα ὁδῷ διῃρῆσθαι, καὶ εἰληφέναι τινὰ χαρακτῆρα ἑκατέρου τοῦ εἴδους, ἐν ᾧ τε ἀνάγκη τὸ πλῆθος πλανᾶσθαι καὶ ἐν ᾧ μή.
Φαῖδρος
καλὸν γοῦν ἄν, ὦ Σώκρατες, εἶδος εἴη κατανενοηκὼς ὁ τοῦτο λαβών.
Socrate
N'est-ce pas nécessaire donc que celui qui veut s'occuper de l'art rhétorique commence par différencier ces choses précisément et se rendre compte des caractéristiques de chacune espèce et sur laquelle il est nécessaire que la majorité des gens se trompe et sur laquelle non.
Phèdre
Oui, Socrate, celui qui ait saisi cette chose aura compris une belle idée.
Platon, Phèdre, 263b5-263c1
L’art rhétorique ne peut donc qu’être l’art de saisir les différences. L’orateur doit savoir de quelle manière les choses diffèrent l’une de l’autre il faut qu’il sache les départager, les diviser en parties pour les analyser (διαιρέω).
L’orateur doit être capable de faire ces différences surtout pour les choses les plus complexes, celles sur lesquelles la majorité des gens sera portée à faire erreur.
Cette maîtrise des différences est l’outil fondamental pour pouvoir parler, c’est l’idée qu’il faut être capable de saisir. L’art rhétorique, loin d’être une simple maîtrise d’une forme sans contenu est la capacité de bien saisir les particularités des idées les plus difficiles. C’est donc une connaissance de l’ontologie, de l’essence exacte des choses.