In Platonis Phaedrum Scholia: 262b5-9

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Σωκράτης
ἔστιν οὖν ὅπως τεχνικὸς ἔσται μεταβιβάζειν κατὰ σμικρὸν διὰ τῶν ὁμοιοτήτων ἀπὸ τοῦ ὄντος ἑκάστοτε ἐπὶ τοὐναντίον ἀπάγων, ἢ αὐτὸς τοῦτο διαφεύγειν, ὁ μὴ ἐγνωρικὼς ὃ ἔστιν ἕκαστον τῶν ὄντων;
Φαῖδρος
οὐ μή ποτε.

Socrate
Est-il donc possible que quelqu'un qui ne connaît pas chacune des choses qui sont ait la capacité de faire passer son auditoire d'une chose à son contraire en le faisant errer par les petites différences, sans se tromper soi-même?
Phèdre
Absolument pas.

Platon, Phèdre, 262b5-262b9

L’erreur n’implique pas la maîtrise de l’erreur. C’est une très jolie remarque. L’erreur a une valeur épistémologique, si on est capable de l’identifier en tant qu’erreur. Mais seulement en connaissant les choses dans leur essence on pourra être capable de dénicher des erreurs éventuelles à leur égard.

L’orateur qui ne posséderait que l’“art” de ruser ne pourrait pas tromper, car il se tromperait d’abord lui-même. Pour ruser il faut non seulement connaître l’essence des choses, mais la connaître de façon très précise, pour être capable d’identifier les petites différences, de les faire ignorer à l’auditoire, de faire perdre le fil du raisonnement à celui qui écoute sans le perdre soi-même.

Il ne peut pas y avoir d’art oratoire car pour qu’un art de ce type existe, il serait nécessaire qu’il corresponde avec la connaissance de la vérité. L’art oratoire ne peut donc pas exister en tant qu’art à part.

scholia