In Platonis Phaedrum Scholia: 261e6-262a1

ἀπάτη, ζητέω

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Σωκράτης
τῇδε δοκῶ ζητοῦσιν φανεῖσθαι. ἀπάτη πότερον ἐν πολὺ διαφέρουσι γίγνεται μᾶλλον ἢ ὀλίγον;
Φαῖδρος
ἐν τοῖς ὀλίγον.

Socrate
Cela sera clair en cherchant la réponse à ce problème: la tromperie se réalise plus facilement entre choses qui diffèrent beaucoup ou peu?
Phèdre
Entre celles qui diffèrent peu.

Platon, Phèdre, 261e6-262a1

Phèdre continue à ne pas comprendre pourquoi la rhétorique devrait être autre chose qu’une série de ruses, une capacité de retourner les discours, complètement dépourvue d’un lien quelconque avec le contenu de ces discours. La distinction entre forme et contenu est pour lui évidente. Socrate démontre l’inverse: il n’y a pas quelque chose comme une forme séparable du contenu.

Pour le démontrer, un détour est nécessaire. On passe par l’analyse de l’ἀπάτη, la tromperie. Or l’ἀπάτη semble être justement ce dont sont capables les bons orateurs: c’est leur ruse. Socrate propose donc une enquête à Phèdre: il faut chercher une solution (ζητέω) à un problème, la réponse à une question.

La question de Socrate a une réponse évidente et elle se relie à l’exemple de l’âne et du cheval qui vient d’être fait: il est plus facile de se tromper entre deux choses proches qu’entre deux choses complètement différentes. Les petites différences peuvent produire des erreurs. On arrive à anticiper où Socrate veut en venir: pour tromper quelqu’un il faut bien connaitre les objets de la tromperie, bien les distinguer, avoir à l’esprit toutes les caractéristiques et tous les détails. C’est en jouant avec ces détails qu’on pourra tromper. Mais donc non seulement la connaissance est nécessaire pour l’art oratoire, ce dernier ne peut qu’être une connaissance très approfondie des contenus des discours. La forme est le contenu.

ἀπάτη, ζητέω scholia