In Platonis Phaedrum Scholia: 261c1-3
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Φαῖδρος
καὶ ναὶ μὰ Δί᾽ ἔγωγε τῶν Νέστορος, εἰ μὴ Γοργίαν Νέστορά τινα κατασκευάζεις, ἤ τινα Θρασύμαχόν τε καὶ Θεόδωρον Ὀδυσσέα.
Phèdre
Ceux de Nestor non plus, par Zeus, à moins que tu fasses de Gorgias un Nestor et de Trasymaque ou de Théodore un Ulysse.
Platon, Phèdre, 261c1-261c3
Phèdre joue le jeu. Socrate vient d’inventer une histoire: Nestor, Ulysse et Palamède auraient écrit des manuels de rhétorique. Or Phèdre a compris qu’il s’agit d’une allusion à quelque chose d’autre; Socrate est en train de montrer sa culture et sa capacité de jouer avec des textes: Homère, sans doute, mais probablement d’autres. Socrate pourrait être en train d’ironiser sur des textes qui racontent que la guerre de Troie a été le lieu d’émergence de certains arts. Il pourrait être en train de faire des parallélismes entre des personnages fictifs et des personnes qui ont vraiment écrit des traités de rhétorique. Phèdre essaie donc de deviner et cite les noms qui lui viennent à l’esprit.
Cette compétition d’érudition est ironique car elle constitue une critique à l’art rhétorique lui-même: fausse érudition, liens suggestifs mais faux, allusions sans démonstrations…