In Platonis Phaedrum Scholia: 260d2-3
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Σωκράτης
ἆρ᾽ οὖν, ὦ ἀγαθέ, ἀγροικότερον τοῦ δέοντος λελοιδορήκαμεν τὴν τῶν λόγων τέχνην;
Socrate
Mais, mon bon garçon, avons-nous parlé de façon plus violente que nécessaire de l'art des discours?
Platon, Phèdre, 260d2-260d3
Socrate commence un discours sérieux. Il ne veut pas juste faire de la polémique, son argument contre les sophistes ne dérive pas simplement d’une idiosyncrasie, ce n’est pas qu’il n’aime pas les sophistes et que donc il les attaque: c’est un raisonnement philosophique sur la nature de leur art.
Pour que l’analyse soit sérieuse, il est donc nécessaire de prendre au sérieux tous les arguments possibles. La critique doit être juste, elle ne doit pas être exagérée, elle doit être objective. Il faut éviter une critique exagérée, qui dépasse ce qui est juste (δέον).
La question ici fait comprendre qu’il s’agit maintenant de s’interroger sur l’art des discours, la τέχνη τῶν λόγων. C’est la première fois qu’on nomme cet objet. Jusqu’ici, Phèdre a parlé du ῥήτωρ, on a parlé d’orateur et on a utilisé l’adjectif oratoire. Mais maintenant Socrate sort la notion d’art des discours.
Si c’est un art, alors il doit être basé sur un savoir faire, une connaissance. Est-ce que donc les critiques faites jusqu’ici sont trop violentes?