In Platonis Phaedrum Scholia: 260c3-4
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Σωκράτης
ἆρ᾽ οὖν οὐ κρεῖττον γελοῖον καὶ φίλον ἢ δεινόν τε καὶ ἐχθρὸν εἶναι ἢ φίλον;
Φαῖδρος
φαίνεται.
Socrate
Mais n'est-ce pas préférable d'être ridicule et ami plutôt que terrible et ennemi?
Phèdre
Je crois.
Platon, Phèdre, 260c3-260c4
Certains ne lisent pas le dernier ἢ φίλον - et je les suis dans la traduction.
Il est mieux d’être ridicules et amis que terribles et ennemis. δεινός revient opposé à γέλοιος. Cette opposition nous aide à comprendre le sens de la phrase. δεινός a ici un sens positif: terrible dans le sens de terriblement fort. Évidemment c’est associé à ἐχθρός, ennemi et donc cela prend une signification négative. Un ennemi très bon, très fort, supérieur aux autres, tellement bon qu’il devient horrible. Il est donc à craindre. L’ami ridicule ne sera pas très bon, mais il n’essayera pas de faire du mal.
Socrate est ici ridicule pour Phèdre, mais il n’est pas en train d’essayer de lui nuire. Terribles sont donc les sophistes qui sont capables de vendre le mal pour un bien.