In Platonis Phaedrum Scholia: 260b6-c2

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Σωκράτης
οὔπω γε: ἀλλ᾽ ὅτε δὴ σπουδῇ σε πείθοιμι, συντιθεὶς λόγον ἔπαινον κατὰ τοῦ ὄνου, ἵππον ἐπονομάζων καὶ λέγων ὡς παντὸς ἄξιον τὸ θρέμμα οἴκοι τε κεκτῆσθαι καὶ ἐπὶ στρατιᾶς, ἀποπολεμεῖν τε χρήσιμον καὶ πρός γ᾽ ἐνεγκεῖν δυνατὸν σκεύη καὶ ἄλλα πολλὰ ὠφέλιμον.
Φαῖδρος
παγγέλοιόν γ᾽ ἂν ἤδη εἴη.

Socrate
Attends: si je m'engageais à te persuader avec un discours en éloge de l'âne, en l'appelant cheval et en disant que c'est un animal très digne d'être acheté pour la maison et pour les campagnes militaires, utile pour la guerre et capable de porter des bagages ou autre chose.
Phèdre
Cela serait encore plus ridicule

Platon, Phèdre, 260b6-260c2

οὔπω γε: attends, laisse-moi finir! Socrate vient de se faire couper la parole au milieu d’une phrase hypothétique: si… Il la reprends donc, après avoir fait taire Phèdre. L’hypothèse continue donc: en se basant sur l’ignorance et sur la confusion du Phèdre hypothétique, Socrate fait un éloge de l’âne comme s’il était un cheval. L’âne est le bon animal pour aller à la guerre.

L’argument est donc le suivant:

  1. On ignore la vérité sur le cheval
  2. On connaît l’opinion de Phèdre sur le cheval: cette opinion est fausse
  3. On se base sur cette opinion pour donner un conseil et prendre une décision

C’est exactement ce qu’avait proposé Phèdre en disant que dans l’art de oratoire il n’est pas nécessaire de connaître la vérité, mais l’opinion.

Pourtant, à nouveau, Phèdre trouve cela risible et ridicule.

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