In Platonis Phaedrum Scholia: 260a10-b4

guerre, ἵππος

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Σωκράτης
εἴ σε πείθοιμι ἐγὼ πολεμίους ἀμύνειν κτησάμενον ἵππον, ἄμφω δὲ ἵππον ἀγνοοῖμεν, τοσόνδε μέντοι τυγχάνοιμι εἰδὼς περὶ σοῦ, ὅτι Φαῖδρος ἵππον ἡγεῖται τὸ τῶν ἡμέρων ζῴων μέγιστα ἔχον ὦτα...

Socrate
Si je te persuadais d'aller combattre les ennemis après avoir acheté un cheval et que tous les deux étions ignorants à propos de chevaux, mais que je me trouve par hasard à connaître une chose sur ton compte, que Phèdre croit que les chevaux sont les animaux domestiques avec les oreilles les plus grandes...

Platon, Phèdre, 260a10-260b4

Socrate commence à expliquer sa théorie à Phèdre avec une métaphore. Il parle de choses quotidiennes, de choses concrètes, de choses simples et évidentes pour tout le monde pour ensuite faire le parallèle avec des choses plus complexes et plus abstraites.

Et une des choses les plus communes pour l’aristocratie grecque de l’époque étaient les chevaux. N’oublions pas que la guerre du Péloponnèse est en cours et que Socrate est né juste à la fin des guerres Médiques. La culture des aristocrates est une culture guerrière et les chevaux sont fondamentaux pour combattre. Parlons donc chevaux.

Comme aujourd’hui on demande conseil à l’ami qui est bon en bagnoles avant d’en acheter une, à l’époque on devait faire la même chose avec les chevaux. Demander conseil à quelqu’un qui s’y connaît. Et comme d’habitude dans ces circonstances, celui qui s’y connaît ne s’y connaît pas toujours vraiment. D’où l’image évoquée par Socrate: quelqu’un qui donne un conseil pour l’achat d’un cheval - dont l’emploi est essentiellement militaire - sans avoir une véritable expertise à propos des chevaux.

La personne en question connaît, en revanche, une opinion, très clairement fausse, de celui à qui elle doit donner le conseil - ici Phèdre: Phèdre fait confusion entre ânes et chevaux. Phèdre, dans cette hypothèse, attribue des caractéristiques de l’âne au cheval: les oreilles longues.

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