In Platonis Phaedrum Scholia: 259c2-7
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Σωκράτης
ἐξ ὧν τὸ τεττίγων γένος μετ᾽ ἐκεῖνο φύεται, γέρας τοῦτο παρὰ Μουσῶν λαβόν, μηδὲν τροφῆς δεῖσθαι γενόμενον, ἀλλ᾽ ἄσιτόν τε καὶ ἄποτον εὐθὺς ᾁδειν, ἕως ἂν τελευτήσῃ, καὶ μετὰ ταῦτα ἐλθὸν παρὰ μούσας ἀπαγγέλλειν τίς τίνα αὐτῶν τιμᾷ τῶν ἐνθάδε.
Socrate
C'est à partir d'eux qu'est née l'espèce des cigales qui ont eu des Muses le don de ne pas devoir rechercher de la nourriture, mais de pouvoir chanter sans manger ni boire, jusqu'à la mort, et après cela d'aller auprès des Muses pour leur dire qui sur la terre vénère laquelle d'elles.
Platon, Phèdre, 259c2-259c7
Les cigales sont donc des êtres humains qui ont été transformés pour être récompensés de leur attitude. C’est la σχολή qui est récompensée, une oisiveté totale et engagée, la dévotion complète à l’amour pour les arts des Muses. Platon renverse la fable d’Ésope que peut-être il connaissait: la valeur ici n’est pas le travail, mais la lutte contre le travail, l’oisiveté impliquée, on pourrait dire militante.
C’est à cela que les cigales dédient leur vie entière, mais leur mission ne s’arrête pas là: c’est après leur mort que leur fonction devient encore plus importante. Elles racontent aux Muses ce que font les êtres humains. Les cigales deviennent ainsi un pont entre le monde sensible et le monde intelligible, entre l’immanence et la transcendance.