In Platonis Phaedrum Scholia: 259a2-8

σχολή, ἀργία, μεσημβριάζω

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Σωκράτης
εἰ οὖν ἴδοιεν καὶ νὼ καθάπερ τοὺς πολλοὺς ἐν μεσημβρίᾳ μὴ διαλεγομένους ἀλλὰ νυστάζοντας καὶ κηλουμένους ὑφ᾽ αὑτῶν δι᾽ ἀργίαν τῆς διανοίας, δικαίως ἂν καταγελῷεν, ἡγούμενοι ἀνδράποδ᾽ ἄττα σφίσιν ἐλθόντα εἰς τὸ καταγώγιον ὥσπερ προβάτια μεσημβριάζοντα περὶ τὴν κρήνην εὕδειν:

Socrate
Si elles nous voyaient, nous aussi, comme les gens du peuple à la moitié de la journée non pas en train de discuter, mais en train de sommeiller et d'être envoutés par elles à cause de la paresse de l'intellect, elles riraient justement de nous en nous prenant pour des esclaves qui leur soient venus dans cet asile comme des moutons pour se réposer, à dormir auprès de la source.

Platon, Phèdre, 259a2-259a8

Il y a donc différents types d’inertie et il ne faut pas confondre la σχολή avec l’ἀργία - et encore pire l’ἀργία τῆς διανοίας.

La σχολή est un vide d’occupation qui permet l’activité intellectuelle; l’ἀργία est une paresse. Les cigales ne sont pas paresseuses, elles sont divines car elle sont oisives et dans leur oisiveté émerge la pensée.

Le cigales se moquent bien évidemment de ceux qui travaillent, mais elles se moquent également de ceux qui s’abandonnent à la paresse intellectuelle et qui se limitent à se laisser envouter par leur chant. Cela est propre justement de ceux qui travaillent, et donc, dans la mentalité grecque, des esclaves. Les esclaves, après un dur travail, sont obligés de se reposer à l’ombre pendant la chaleur du midi. Les personnes libres ne travaillent pas, et donc, à l’heure la plus chaude, dans l’oisiveté reposée, elles peuvent penser.

Le travail n’émancipe pas, le travail n’anoblit pas, le travail est juste un mal.

σχολή, ἀργία, μεσημβριάζω scholia