In Platonis Phaedrum Scholia: 258d10-e5
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Φαῖδρος
ἐρωτᾷς εἰ δεόμεθα; τίνος μὲν οὖν ἕνεκα κἄν τις ὡς εἰπεῖν ζῴη, ἀλλ᾽ ἢ τῶν τοιούτων ἡδονῶν ἕνεκα; οὐ γάρ που ἐκείνων γε ὧν προλυπηθῆναι δεῖ ἢ μηδὲ ἡσθῆναι, ὃ δὴ ὀλίγου πᾶσαι αἱ περὶ τὸ σῶμα ἡδοναὶ ἔχουσι: διὸ καὶ δικαίως ἀνδραποδώδεις κέκληνται.
Phèdre
Tu demandes si nous devons? Pour quelle raisons vivons-nous - oserais-je dire - si ce n'est pour ce type de plaisirs? Pas en effet pour ceux pour lesquels il faut d'abord souffrir avant de jouir, comme c'est le cas plus ou moins pour tous les plaisirs du corps: pour cette raisons ils ont été justement appelés serviles.
Platon, Phèdre, 258d10-258e5
Phèdre nous donne une petite leçon de morale. Certes il peut se référer ici aussi au second discours de Socrate, à la distinction entre corps et âme et à la question des plaisirs sexuels, mais il y a d’autres éléments qui sont très platoniciens, mais qui se trouvent dans d’autres dialogues. Il semblerait que Phèdre a appris par coeur le Philèbe et la Républlique où Platon parle de ce type de question en différenciant les plaisirs qui impliquent une souffrance - comme par exemple la satiété qui suit la faim - et les plaisirs qui ne demandent pas une souffrance précédente pour procurer de la jouissance.
La réplique semble sortir un peu de nulle part et on a vraiment l’impression de quelque chose qui est juste répété sans être complètement compris. Cela fera un bon pont avec le discours sur l’écriture qui va suivre: l’apprentissage ne consiste pas juste à savoir répéter une phrase, mais à l’avoir inscrite dans son âme.