In Platonis Phaedrum Scholia: 258c8-9
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Φαῖδρος
οὔκουν εἰκός γε ἐξ ὧν σὺ λέγεις: καὶ γὰρ ἂν τῇ ἑαυτοῦ ἐπιθυμίᾳ, ὡς ἔοικεν, ὀνειδίζοι.
Phèdre
Non, d'après ce que tu dis: sinon il lui reprocherait sa propre passion.
Platon, Phèdre, 258c8-258c9
C’est donc une question d’ἐπιθυμία, ici aussi. On a parlé d’amour jusqu’ici, et maintenant le désir revient: les politiciens ont un désir, une passion pour les discours. Cette passion est due à une volonté particulière de devenir immortels. Ce n’est donc pas si différent du désir et de la passion pour la beauté comme signe de l’idée de beauté et renvoi aux essences de l’hyperouranion. En fait les politiciens sont des âmes qui recherchent autrement l’immortalité: à travers des écrits qui restent, des lois.
Mais on peut aussi lire cette réplique de façon négative: la passion est ce qu’on ne sait pas maîtriser, un défaut donc. Les politiciens ont ce défaut et ne peuvent pas reprocher à Lysias le défaut qui est aussi le leur.
L’ambiguïté est toujours là. Il est très difficile de faire ressortir du dialogue une position claire, unique et univoque.