In Platonis Phaedrum Scholia: 257c9-d1
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Σωκράτης
γελοῖόν γ᾽, ὦ νεανία, τὸ δόγμα λέγεις, καὶ τοῦ ἑταίρου συχνὸν διαμαρτάνεις, εἰ αὐτὸν οὕτως ἡγῇ τινα ψοφοδεᾶ.
Socrate
Tu exprimes une drôle d'opinion, mon jeune ami, et tu te trompes énormement sur ton ami, si tu penses qu'il craint le moindre bruit.
Platon, Phèdre, 257c9-257d1
Phèdre plaisante, Phèdre n’est pas sérieux, Phèdre est en train de taquiner Socrate et ce dernier le sait très bien. L’opinion exprimée par Phèdre est γελοῖος, ridicule: c’est une blague.
Avec cette affirmation Socrate est peut-être aussi en train de faire comprendre à Phèdre qu’il sait qu’il le flattait et qu’il ne se laissera pas avoir. Le jeu de séduction recommence donc et Socrate sait qu’il a encore un adversaire à éliminer: Lysias est loin d’avoir perdu, il reste redoutable. Lysias ne se laissera pas faire peur si facilement - ici l’affirmation a un double sens: il ne se laissera pas faire peur par les discours de quelques politiciens, mais aussi, il ne se laissera pas faire liquider si facilement par un discours de Socrate.
Reste donc à éliminer Lysias et ce qu’il représente et c’est à cette tâche que Socrate se dédiera par la suite.