In Platonis Phaedrum Scholia: 257c1-4

ἀπεργάζομαι

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Φαῖδρος
τὸν λόγον δέ σου πάλαι θαυμάσας ἔχω, ὅσῳ καλλίω τοῦ προτέρου ἀπηργάσω: ὥστε ὀκνῶ μή μοι ὁ Λυσίας ταπεινὸς φανῇ, ἐὰν ἄρα καὶ ἐθελήσῃ πρὸς αὐτὸν ἄλλον ἀντιπαρατεῖναι.

Phèdre
Depuis longtemps je suis en train d'admirer ton discours et comment tu l'as travaillé mieux que le premier, ainsi que je crains que je trouverai celui de Lysias humble, si aussi il voulait en écrire un autre pour le mettre en copétition avec celui-ci.

Platon, Phèdre, 257c1-257c4

Phèdre, après avoir délicatement formulé son doute, passe aux éloges: le discours de Socrate est admirable et tellement bien travaillé (ἀπεργάζομαι)! Il y a dans cette remarque une idée de petit travail de finition, digne d’un bon menuisier.

La rhétorique est proche de la flatterie et on peut se demander si Phèdre est sérieux ou s’il est encore en train de provoquer Socrate: Lysias ne serait jamais capable d’atteindre un tel niveau, même s’il voulait essayer - mais voudrait-il essayer? Est-ce que Lysias serait intéressé à une telle compétition?

On a l’impression qu’il est question de rapports de pouvoir complexes: d,une part ceux qui sont en vue et qui ont de l’influence dans la société; de l’autre les philosophes qui restent en marge, qui s’occupent plus du monde intelligible que du monde sensible. Il y a quelque chose de presque évangélique: le monde des philosophes n’est pas notre monde.

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