In Platonis Phaedrum Scholia: 257b9-10

συνεύχομαί, ἀμείνων

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Φαῖδρος
συνεύχομαί σοι, ὦ Σώκρατες, εἴπερ ἄμεινον ταῦθ᾽ἡμῖν εἶναι, ταῦτα γίγνεσθαι.

Phèdre
Je prie avec toi, Socrate, si cela est le meilleur pour nous, pour que cela se réalise.

Platon, Phèdre, 257b9-257b10

Phèdre prend la parole après un long silence. Il a écouté attentivement, sans jamais interrompre, aucune question ne lui a été posée. Maintenant, après la prière avec laquelle Socrate a conclu son discours, il ouvre sa bouche pour exprimer un accord: συνεύχομαί, je prie avec toi.

Phèdre est avec, prie avec, suit Socrate. Comme on l’attend de lui, dans ces dialogues qui, parfois, semblent plutôt des monologues car Socrate a toujours le dernier mot, il a toujours raison.

Cependant l’accord ici n’est pas total et sans conditions: Phèdre ajoute toute de suite un “si”.

Je prie avec toi Socrate, si… la vérité de ce que Socrate a dit est mise en question et la prière de Phèdre est conditionnelle: si tu as raison et que cela est ce qu’il y a de meilleur pour nous (ἀμείνων), alors je veux bien que cela se réalise.

Phèdre a un doute? Il hésite encore par rapport au beau discours de Lysias? Peut-être son enthousiasme - qu’il démontrera de manière presque excessive dans les phrases qui suivent - est juste simulé pour continuer à questionner Socrate?

συνεύχομαί, ἀμείνων scholia