In Platonis Phaedrum Scholia: 256a8-b5
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Σωκράτης
ἐὰν μὲν δὴ οὖν εἰς τεταγμένην τε δίαιταν καὶ φιλοσοφίαν νικήσῃ τὰ βελτίω τῆς διανοίας ἀγαγόντα, μακάριον μὲν καὶ ὁμονοητικὸν τὸν ἐνθάδε βίον διάγουσιν, ἐγκρατεῖς αὑτῶν καὶ κόσμιοι ὄντες, δουλωσάμενοι μὲν ᾧ κακία ψυχῆς ἐνεγίγνετο, ἐλευθερώσαντες δὲ ᾧ ἀρετή:
Socrate
Si à cause d'une vie ordonnée et de la philosophie gagne ce qui est meilleur pour l'intellect, ils conduisent ici sur terre une vie bienheureuse et pleine de concorde, en étant maîtres d'eux-mêmes et sages, car ils ont dominé ce qui fait du mal à l'âme et qu'ils ont libéré ce qui est source de vertu:
Platon, Phèdre, 256a8-256b5
Nous arrivons à la fin du discours et se profilent donc deux types d’amour, chacun ayant des conséquences dans l’histoire de l’âme et de ses réincarnations. Il y a deux hypothèses et nous sommes ici devant la première: la vie chaste.
Nous avons vu tout au long de la description de l’amour qu’il est caractérisé par une tension: céder ou pas aux désirs sexuels. Nous avons donc deux comportements amoureux possibles: le premier est celui qu’on a lorsque ce sont le cocher et le bon cheval qui finissent par gagner la lutte. Dans ce cas tout est caractérisé par la modération et la sagesse.
La tempérance permet l’ordre, qui revient deux fois dans cette phrase: dans le verbe τάσσω (ordonner, structurer, c’est le verbe qu’on retrouve dans l’étymologie de “taxinomie”) et dans l’adjectif κόσμιος (ordonné, réglé et donc sage).
La chasteté et la tempérance sont la cause d’ordre et cet ordre est ce qui profite le plus à l’âme. Se libérer des désirs sexuels, être capable de les maîtriser, être donc maître de soi: voilà ce qu’est l’amour pour la sagesse.