In Platonis Phaedrum Scholia: 255a1-5
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Σωκράτης
ἅτε οὖν πᾶσαν θεραπείαν ὡς ἰσόθεος θεραπευόμενος οὐχ ὑπὸ σχηματιζομένου τοῦ ἐρῶντος ἀλλ᾽ ἀληθῶς τοῦτο πεπονθότος, καὶ αὐτὸς ὢν φύσει φίλος τῷ θεραπεύοντι,
Socrate
Ainsi l'aimé reçoit toute vénération comme s'il était vénéré comme un dieu, et cela non pas d'un amoureux qui fait semblant, mais d'un qui ressent vraiment l'amour et par nature il devient aussi ami de celui qui le vénère;
Platon, Phèdre, 255a1-255a5
Toute la longue métaphore a été faite pour une raison précise: expliquer comment l’aimé se laisse conquérir. L’amour doit être retourné et il fallait expliquer pourquoi il l’est. Nous y sommes finalement: l’aimé est vénéré comme un dieu et par quelqu’un qui est vraiment épris de lui et le fait de recevoir cette vénération pousse l’aimé à retourner le sentiment.
L’amour véritable produit de la vénération religieuse (θεραπεία) parce que l’aimé est vu comme le signe du transcendant. L’aimé est vénéré comme un dieu (ἰσόθεος) parce que de fait c’est le dieu en lui que l’amoureux aime: il l’aime seulement parce que sa beauté est le signe de la beauté idéale.
Quelqu’un qui est vraiment aimé, en ce sens métaphysique, ne peut qu’aimer en retour. Il n’existe pas, selon Platon, un véritable amour non retourné.
Malgré cette dimension métaphysique de l’amour en question, cela semble un peu difficile à croire et en effet, dans la suite du dialogue, plusieurs arguments seront dédiés à expliquer de façon plus approfondie ce constat étonnant.