In Platonis Phaedrum Scholia: 254e1-6

répétition

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Σωκράτης
ὁ δ᾽ἡνίοχος ἔτι μᾶλλον ταὐτὸν πάθος παθών, ὥσπερ ἀπὸ ὕσπληγος ἀναπεσών, ἔτι μᾶλλον τοῦ ὑβριστοῦ ἵππου ἐκ τῶν ὀδόντων βίᾳ ὀπίσω σπάσας τὸν χαλινόν, τήν τε κακηγόρον γλῶτταν καὶ τὰς γνάθους καθῄμαξεν καὶ τὰ σκέλη τε καὶ τὰ ἰσχία πρὸς τὴν γῆν ἐρείσας ὀδύναις ἔδωκεν.

Socrate
Le cocher en ressentant encore plus le sentiment précédent, en reculant comme à la barre de départ, en tirant avec violence le frein des dents du cheval démesuré il ensanglante la bouche méchante et les mâchoires, il le fait tomber les anches par terre et il le livre aux douleurs.

Platon, Phèdre, 254e1-254e6

Et encore une fois, on continue l’élastique. Au point où on en a vraiment marre! Platon répète les mêmes choses encore et encore!

Une fois arrivé à nouveau devant l’aimé, les forces pudiques reprennent le dessus. La pudeur est tellement forte que le cocher tire encore plus fort et fait violence sur le mauvais cheval.

Cette répétition ennuyante et épuisante dit cependant quelque chose de profond: elle représente une tension qui ne saura pas se résoudre. L’élastique de l’amour a probablement une fonction métaphysique plus importante que ce qu’on pourrait croire: ces mouvements sont ce qu’il y a de plus profond dans l’univers, ils montrent que la tension est tout ce qu’il y a, que sans tension tout disparaît et que finalement le mauvais cheval est autant nécessaire que le bon.

répétition scholia