In Platonis Phaedrum Scholia: 254a9-b3
Billet précédentLire les autres billets de la série
Σωκράτης
τὼ δὲ κατ᾽ ἀρχὰς μὲν ἀντιτείνετον ἀγανακτοῦντε, ὡς δεινὰ καὶ παράνομα ἀναγκαζομένω: τελευτῶντε δέ, ὅταν μηδὲν ᾖ πέρας κακοῦ, πορεύεσθον ἀγομένω, εἴξαντε καὶ ὁμολογήσαντε ποιήσειν τὸ κελευόμενον.
Socrate
Les deux autres au début résistent étant irrités d'être forcés à faire des choses horribles et illégitimes: mais ils finissent par céder, lorsqu'il n'y a pas de possibilité de fuir le mal, poussés à avancer, et acceptent de faire ce qu'on leur commande.
Platon, Phèdre, 254a9-254b3
La résistance du cocher et du bon cheval a des limites. On est ici face à une espèce d’expérience physique: une série de forces qui s’additionnent et dépassent les forces contraires. D’une part on a les piqures du désir, de l’autre le cocher et le bon cheval qui y résistent. Mais aux piqures du désir s’ajoute la force du cheval de mauvaise race qui, comme le désir, tire vers l’aimé. L’âme est tiraillée par ces deux forces opposées, mais lorsque le mauvais cheval tire trop, ce sont les forces qui tirent vers l’aimé qui gagnent et les deux résistants (cocher et bon cheval) sont obligés de se rendre.
C’est une nécessité, ἀνάγκη, cette fois clairement physique. L’âme est obligée de faire ces choses horribles (encore une fois l’adjectif δεινός): la tempérance est vaincue par la démesure.