In Platonis Phaedrum Scholia: 253b1-2

ἐπιτήδευμα, βασιλικός, banalité

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Σωκράτης
ὅσοι δ᾽ αὖ μεθ᾽ Ἥρας εἵποντο, βασιλικὸν ζητοῦσι, καὶ εὑρόντες περὶ τοῦτον πάντα δρῶσιν τὰ αὐτά.

Socrate
Ceux qui ont suivi Héra recherchent quelqu'un de royal, et en le trouvant, ils font pour lui les mêmes choses.

Platon, Phèdre, 253b1-253b2

Le mot d’ordre ici est toujours ἐπιτήδευμα: le style de vie. On suit le style de vie du dieu que nous avons suivi dans l’hyperouranion. Ce style de vie est par contre une sorte de caractère, une série de particularités, d’attributs qui finalement - on le verra dans la suite - constituent la nature même et l’essence.

Ainsi, Zeus a des caractéristiques - en tant que roi des dieux il est naturellement porté au commandement, il est sage et donc philosophe etc.

Héra est ici caractérisée de façon très stéréotypée: elle est la reine des dieux et doit donc aimé quelque chose de régal (βασιλικός).

Cet usage d’un stéréotype pour exemplifier une essence me semble significative: elle montre la difficulté même du concept d’essence. L’essence est finalement une série de lieux communs, de banalités. Les exemples parlent - sans vouloir - des limites intrinsèques de l’ontologie et de la métaphysique platoniciennes. Cette forme immuable, cette vérité absolue, cette essence intelligible et supérieure n’est finalement qu’un lieu commun.

L’hyperouranion est un ensemble de banalités.

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